Deuxième grève de 24 heures dans 22 hôtels de Montréal, Québec et Sherbooke

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Deuxième grève de 24 heures dans 22 hôtels de Montréal, Québec et Sherbooke

MONTRÉAL — Des syndicats dans 22 hôtels à Montréal, Québec et Sherbrooke tiennent ce vendredi une journée commune de grève.

Il s’agit de la seconde grève de 24 heures tenue simultanément par ces syndiqués. La première avait été tenue le 8 août. Elle concerne environ 2500 travailleurs, membres de syndicats rattachés à la Fédération du commerce, affiliée à la CSN.

La fédération syndicale mène ce qu’on appelle une négociation coordonnée dans plusieurs hôtels où elle a des membres. Elle cherche ainsi à parvenir à un règlement avec un premier hôtel, pour ensuite tenter de l’étendre à d’autres établissements, même s’il s’agit d’employeurs différents.

La journée de grève de vendredi touche deux hôtels à Sherbrooke, cinq à Québec; les autres sont situés à Montréal, a précisé en entrevue Michel Valiquette, responsable du secteur à la Fédération du commerce.

Le litige porte principalement sur les salaires. Les syndiqués estiment avoir fait des sacrifices durant la pandémie de la COVID-19, vu la situation difficile dans les hôtels. Ils revendiquent donc un rattrapage salarial, dont 15 % d’augmentation dès la première année, en 2024. Pour un contrat de quatre ans, ils demandent 36 % d’augmentations.

«Les travailleuses et les travailleurs démontrent un peu le ras-le-bol qu’ils ont par l’attitude des employeurs aux tables de négociations. Depuis le 8 août (date de l’autre journée de grève commune), il s’est passé trois semaines entre le 8 août et le 30 août: en tout, 46 séances de négociations ont eu lieu aux différentes tables de négociations. Et toujours pas de règlement», a dénoncé M. Valiquette.

La relance post-pandémie, «elle a eu lieu et cette relance-là a été très, trés, très payante pour les hôteliers. Donc, on s’attend simplement à avoir un retour de l’ascenseur», a justifié M. Valiquette.

Des hôtels répliquent

L’Association hôtelière du Grand Montréal, de son côté, soutient que ses offres aux salariés «sont très intéressantes». Elle «ne comprend donc pas la décision des syndicats de déclencher une grève».

«Les propositions actuellement sur la table sont comparables à l’entente conclue récemment entre la CSN et l’hôtel Omni. Pourtant, en l’espace de quelques mois, les revendications salariales du syndicat ont plus que doublé, atteignant désormais 36 %», a dénoncé l’association montréalaise.

«Leurs conditions de travail sont déjà très bonnes. Par exemple, des emplois de préposé aux chambres rapportent pour la plupart plus de 25 $ de l’heure et plusieurs employés en hôtellerie gagnent plus de 60 000 $ par année, et même 100 000 $ dans certains cas. Par ailleurs, les salaires ont progressé au rythme de l’inflation depuis huit ans, ce qui a permis de protéger le pouvoir d’achat des employés de l’industrie», a ajouté l’association d’employeurs.

L’association dit préférer «le dialogue et la collaboration plutôt que les actions perturbatrices, notamment à l’encontre des clients» d’hôtels. Ses membres espèrent néanmoins réussir à s’entendre avec leur syndicat respectif en respectant leur capacité de payer, rapporte l’association.

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