Financement en santé: le Bloc revient à la charge, flanqué d’intervenants du milieu

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne
Financement en santé: le Bloc revient à la charge, flanqué d’intervenants du milieu

OTTAWA — Le Bloc québécois revient à la charge avec sa demande que le gouvernement fédéral tienne, dans les plus brefs délais, un sommet public sur le financement de la santé, insistant sur l’appui de nombreux syndicats et associations représentant du personnel soignant.

Le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, a soutenu que l’idée d’un tel forum n’appartient désormais plus au Bloc québécois, mais bien au milieu de la santé québécois, au cours d’un point de presse hybride qui réunissait notamment le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Marc-André Amyot, et celui de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Robert Comeau.

«Il faut aborder (l’idée) sur une base qui soit moins partisane, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas une base qui va défier le gouvernement ou l’amener dans ses retranchements puisqu’une telle conversation semble essentielle», a dit lundi M. Blanchet.

Son collègue Luc Thériault, porte-parole en matière de santé, a rappelé la demande unanime des premiers ministres provinciaux et territoriaux, qui réclament depuis plus de deux ans une hausse des transferts fédéraux en santé pour faire passer la contribution d’Ottawa de 22 % à 35 %.

«Nous sommes à la sixième vague (de la pandémie) et le gouvernement s’entête à financer de façon ponctuelle, à la petite semaine, les réseaux», a-t-il déploré. 

Il a qualifié «l’entêtement» du gouvernement Trudeau d’attendre la fin de la pandémie pour réellement discuter d’une hausse des transferts en santé d’«aberrant et intenable».

M. Comeau, de l’APTS, a pour sa part insisté sur les besoins criants en matière de personnel. «C’est difficile au Québec parce que les moyens n’y sont pas ou le financement fédéral n’est pas au rendez-vous», a-t-il lancé.

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a évité de dire comment il répondait à la requête pour un sommet public durant la période des questions. Pressé en ce sens par le Bloc québécois, il a plutôt rappelé les investissements ciblés annoncés par Ottawa en santé mentale et en rattrapage dans les interventions chirurgicales, par exemple.

«On sait à quel point c’est important pour les provinces et les territoires, mais évidemment pour tous (…) les patients qui attendent ces chirurgies depuis un bon bout de temps», a-t-il dit au sujet de cette dernière enveloppe de 2 milliards $.

Lors de l’annonce de cet investissement ciblé, y a un peu plus d’une semaine, M. Duclos avaiténoncé cinq «domaines de priorité» au chapitre de la collaboration nécessaire avec les provinces et territoires en matière de santé.

Il avait défini ceux-ci comme étant les délais de traitements et diagnostics, la santé mentale, l’accès à des soins de première ligne, les soins de longue durée ainsi qu’à domicile et la disponibilité des soins virtuels.

Appelé à commenter la feuille de route évoquée par M. Duclos, M. Amyot, de la FMOQ, a été sans équivoque.

«Il y a certaines des priorités de M. Duclos qui sont intéressantes, mais (…) c’est une forme d’ingérence dans une juridiction provinciale et laissons aux gouvernements provinciaux le soin de gérer ces priorités», a-t-il plaidé.

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