FIQ: l’approbation par les membres «n’est pas une fin en soi», dit la présidente

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
FIQ: l’approbation par les membres «n’est pas une fin en soi», dit la présidente

MONTRÉAL — L’approbation de la proposition du conciliateur pour renouveler la convention collective de la FIQ «n’est pas une fin en soi, au contraire». La FIQ va devoir «continuer la bataille» pour améliorer les conditions de travail des infirmières, affirme sa présidente, Julie Bouchard.

Les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé ont approuvé dans une proportion de 66,3 % la recommandation du conciliateur pour renouveler leur convention collective. Et le taux de participation au vote a été de 75 %.

Au lendemain du dévoilement du résultat du vote, la présidente de la FIQ n’a pas voulu crier victoire, même si cette approbation finale survient un an et demi après l’échéance de la convention collective en mars 2023 et quelques mois après le rejet d’une entente de principe, en avril dernier.

En entrevue vendredi matin, elle a affirmé que les conditions de travail demeurent difficiles pour les infirmières, avec les heures supplémentaires obligatoires et la pénurie de personnel. Et la FIQ se bat toujours pour améliorer les ratios infirmière/patients.

Mobilité des infirmières

Les clauses qui touchent la mobilité exigée des infirmières, qui avaient fait échouer l’entente de principe, en avril dernier, seront désormais mieux balisées, estime Mme Bouchard.

Mais «ce n’est pas réglé ce matin sur cette flexibilité-là, sur cette mobilité-là. Donc, cette lutte-là, sur la stabilité des équipes de soins, pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’exagération qui soit faite sur les fusions de centres d’activités, sur des choses comme ça, et que ce soit fait selon les règles de l’art, demeure une priorité», a lancé la dirigeante syndicale.

Que s’est-il donc passé entre le rejet de l’entente de principe à 61 % en avril dernier et l’approbation de la proposition du conciliateur à 66,3 %?

«Les professionnelles en soins qui ont été en faveur de la recommandation ont trouvé que le conciliateur avait mieux balisé, entre autres, ce qui était demandé par la partie patronale pour ce qui était de la mobilité et de la flexibilité. Alors c’est probablement pour ça qu’elles ont voté en faveur. Évidemment, il y avait certaines avancées aussi qui étaient notables, quand même.», avance Mme Bouchard.

Équipes volantes

Le public peut être rassuré: les infirmières de la FIQ vont participer aux équipes volantes, qui servent notamment à dispenser des soins dans les régions éloignées des grands centres.

Mme Bouchard indique que des membres de la FIQ participaient déjà à de telles équipes et qu’il n’a jamais été question pour la FIQ d’empêcher ses membres d’y participer.

«Ça fait partie du nouveau contrat de travail. Mais la population pouvait être rassurée même avant qu’on ait un nouveau contrat de travail, puisqu’on avait déjà des membres, à la FIQ, qui faisaient partie de cette équipe volante-là et qui avaient pleine latitude, en fait, pour y aller. Donc, à aucun moment nous n’avons mis des bâtons dans les roues à nos professionnelles en soins pour ne pas y aller. Au contraire, elles avaient toute l’information nécessaire», insiste Mme Bouchard.

Infirmières auxiliaires

L’irritant concernant l’écart de rémunération entre les infirmières auxiliaires et les préposés aux bénéficiaires demeure toutefois pour certains des membres de la FIQ.

La rémunération des préposés aux bénéficiaires avait été grandement rehaussée lors de la pandémie de la COVID-19. Cela a eu pour effet de rétrécir considérablement l’écart de rémunération entre eux et les infirmières auxiliaires, particulièrement aux premiers échelons salariaux des infirmières auxiliaires, alors que celles-ci ont davantage de responsabilités qu’eux.

Mme Bouchard en est consciente. «Ça demeure un cheval de bataille pour nous pour la prochaine négociation, parce qu’il faut aller (corriger) le plus possible cette iniquité et s’assurer que lorsqu’elles commencent dans la profession, elles gagnent le salaire qui leur est dû», conclut-elle.

La FIQ compte 80 000 membres, soit la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques au Québec.

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