François Legault annonce déjà qu’il promettra de remettre de l’argent aux Québécois

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
François Legault annonce déjà qu’il promettra de remettre de l’argent aux Québécois

MAGOG, Qc — François Legault annonce qu’il promettra encore de remettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois lors de la prochaine campagne électorale.

De passage pour une annonce en matière d’infrastructures sportives à Magog, en Estrie, vendredi, le premier ministre a été interpellé sur la poussée inflationniste et plus particulièrement la flambée du prix de l’essence, qui avait dépassé les 2,00 $ le litre plus tôt dans la journée.

Le premier ministre a d’abord répété encore une fois qu’il n’a pas l’intention de toucher aux taxes sur l’essence, une mesure qu’il estime inéquitable et mauvaise pour l’environnement. Puis il a rappelé que son gouvernement avait successivement remis des sommes de 200 $ aux personnes qui ont un revenu de moins 50 000 $, de 400 $ aux personnes de 70 ans et plus, puis de 500 $ à toutes les personnes qui ont un revenu de moins de 100 000 $ par année.

«Champion du portefeuille»

«Et je vous annonce qu’il y a une campagne électorale qui s’en vient et la CAQ a toujours été le champion du portefeuille. On était les seuls en 2018 à promettre de l’argent», a-t-il déclaré, rappelant que durant son premier mandat, son gouvernement avait bonifié les allocations familiales et réduit les taxes scolaires, le prix du stationnement dans les hôpitaux et ramené un tarif unique dans les CPE.

«On a livré la marchandise et là, pour ce qui est de la suite des choses, il reste quelques mois, mais il y aura évidemment des plateformes électorales et je pense qu’il faut continuer de remettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois parce qu’effectivement, l’inflation est à un niveau élevé, très élevé, exceptionnellement élevé. (…) En plus, avec ce qui se passe en Ukraine, il y a un impact sur le prix de l’essence, donc on va continuer d’appuyer les Québécois et de mettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois.»

Interrogé immédiatement après sur la pénurie de main-d’oeuvre, le premier ministre a saisi l’occasion pour se frotter les mains de la chute du taux de chômage. «On est victimes de notre succès. Je ne me souviens pas d’avoir vu ça, un écart aussi grand. Les chiffres sont sortis ce matin pour le mois d’avril 2022. Le Québec est à 3,9 % de chômage, le Canada est à 5,2 % et l’Ontario est à 5,4 %.»

Des salaires… qui alimenteront l’inflation

«Ce que ça veut dire techniquement, c’est que ça donne le gros bout du bâton aux travailleurs pour négocier des augmentations de salaire. D’ailleurs, on voit que les salaires augmentent. Donc c’est une bonne nouvelle pour les travailleurs.»

Il a rappelé que ce manque de personnel a forcé le gouvernement à offrir de généreux incitatifs pour recruter de la main-d’oeuvre essentielle en santé et en éducation, mais que, pour le secteur privé, «il y a des entreprises où ça va être plus difficile. Prenez par exemple le commerce de détail. Il va y avoir moins d’employés. Ça va passer plus par la vente et l’achat en ligne.»

«Les entreprises qui ne sont pas capables de payer des salaires plus élevés que 15 $ ou 20 $ (l’heure) vont avoir de la misère. Il va falloir qu’elles augmentent leur productivité (…) mais les entreprises qui ne sont pas capables de payer 25 $ ou 30 $ de l’heure… il va y avoir des changements dans l’économie.»

Il a qualifié cette situation de «mosusse de bonne nouvelle pour le Québec», faisant du même coup abstraction du fait qu’une hausse des salaires est également source d’inflation.

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