OTTAWA — Google indique qu’il proposera à certains de ses hauts dirigeants de témoigner devant une commission parlementaire.
Dans un communiqué, la société a déclaré qu’elle avait l’intention de travailler de manière constructive avec le comité du patrimoine qui étudie les actions de Google après que le géant de la Silicon Valley eut effectué un test de cinq semaines qui a bloqué les liens vers les actualités pour certains de ses utilisateurs canadiens.
Le test s’est terminé jeudi.
Selon l’entreprise, le test visait à évaluer les effets d’une réponse potentielle au projet de loi C-18, la loi controversée du gouvernement libéral concernant les plateformes de communication en ligne.
Un porte-parole a indiqué que Google mettrait à disposition son président des affaires mondiales et directeur juridique, Kent Walker, et le vice-président des nouvelles, Richard Gingras, pour rencontrer le comité. Une date n’a pas encore été fixée.
Les deux ont rejeté une convocation du comité au début du mois.
«Nous cherchons toujours à travailler de manière constructive avec les parlementaires canadiens et le gouvernement du Canada sur les questions réglementaires», a déclaré un porte-parole de Google dans un communiqué.
Le chef de Google Canada a comparu à leur place, mais Google reconnaît que les députés du comité continuent d’avoir des questions auxquelles ils souhaitent avoir des réponses.
Les députés libéraux ont récemment exprimé leur mécontentement envers Google et Meta, qui possède Facebook et Instagram.
Le 9 février, Google a commencé son test de cinq semaines qui limitait l’accès aux nouvelles à moins de 4% de ses utilisateurs canadiens. Les utilisateurs concernés n’ont pas pu avoir accès aux liens d’actualités sur le moteur de recherche de Google et la plateforme Discover sur les téléphones Android.
La société a déclaré que le test s’appliquait aux nouvelles de toutes sortes, y compris le contenu créé par les radiodiffuseurs et les journaux canadiens.
Meta a également annoncé la semaine dernière qu’il bloquerait les nouvelles sur Facebook et Instagram si la Loi sur les nouvelles en ligne proposée par le gouvernement était adoptée sous sa forme actuelle.
Les géants de la technologie, tels que Meta et Google, luttent depuis longtemps contre certains éléments de la loi proposée, qui les obligerait à négocier des accords visant à indemniser les entreprises de médias canadiennes pour la création de liens vers leur contenu en ligne ou pour toute autre forme de réutilisation de ce contenu. Google a déclaré qu’il préférait cotiser à un fonds pour les médias.
Les grands groupes de médias canadiens et le gouvernement libéral fédéral ont soutenu le projet de loi, affirmant qu’il permettrait d’uniformiser les règles du jeu pour les organes de presse qui sont en concurrence avec les entreprises technologiques pour l’obtention de budgets publicitaires.
Lundi, trois jours avant la visite du président américain Joe Biden à Ottawa, les députés libéraux du comité du patrimoine prévoient de demander des documents internes aux deux entreprises américaines, tout en invitant leurs dirigeants à comparaître.
La PDG du Canadian American Business Council, Maryscott Greenwood, estime que le Parlement va trop loin avec sa demande de documents internes.
«Le précédent qui est en train d’être établi, s’il se concrétise, est assez troublant», a déclaré Mme Greenwood, samedi, depuis Washington D.C.
Les députés libéraux du comité veulent également se soumettre à une nouvelle étude «sur l’utilisation actuelle et continue par les géants de la technologie de tactiques d’intimidation et de subversion pour échapper à la réglementation au Canada et dans le monde».
Chris Bittle, secrétaire parlementaire du ministre du Patrimoine canadien, a partagé la motion proposée par les libéraux sur Twitter.
«Les actions des géants de la technologie ont des conséquences réelles sur notre société et notre démocratie. Leurs récentes tactiques d’intimidation vont un peu trop loin , a déclaré M. Bittle. Les géants de la technologie ne sont pas au-dessus des lois.»
Note aux lecteurs: Dans la version précédente de cette dépêche, La Presse Canadienne avait écrit que le nom de la pdg du Canadian American Business Council était Scotty Greenwold et que c’était un homme. En réalité, son nom est est Maryscott Greenwood, et c’est une femme.