Ingérence étrangère au Québec: Brossard appuie la demande d’enquête

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Ingérence étrangère au Québec: Brossard appuie la demande d’enquête

QUÉBEC — La Ville de Brossard appuie la demande d’enquête sur les ingérences étrangères formulée par le Parti québécois (PQ), dans la foulée du rapport fédéral sur cet enjeu déposé lundi.

Dans une lettre adressée au ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, la mairesse de Brossard, Doreen Assaad, rappelle qu’une conseillère de la municipalité est directrice de deux organismes visés par une enquête de la GRC, pour avoir exploité des postes de police chinois en sol canadien.

Les «préoccupations importantes» de la Ville concernant «l’influence étrangère lors des dernières élections municipales (…) demeurent sans réponse», peut-on lire.

La Commission municipale a refusé d’intervenir et le député péquiste Pascal Paradis déplore que la Ville soit «laissée à elle-même dans ce dossier crucial pour la démocratie locale».

À la période de questions, mercredi, il a demandé à M. Bonnardel de lancer une enquête.

«La question est de savoir quelle est la stratégie du Québec pour préserver ses institutions démocratiques», a plaidé M. Paradis.

«Il y a des élections municipales qui s’en viennent, il y a des élections au Québec qui s’en viennent, il faut être prêt.»

M. Bonnardel a indiqué que la direction de la sécurité de l’État dans son ministère est en contact quotidiennement avec le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), avec Interpol et avec les grandes agences de renseignement.

«Rien ne nous laisse croire qu’il y a ingérence ou autre au Québec», a-t-il insisté.

Selon lui, le seul incident à rapporter est lié à l’arrestation, en novembre 2022, d’un chercheur d’Hydro-Québec. L’Équipe intégrée sur la sécurité nationale de la GRC avait ouvert une enquête en août 2022 après avoir reçu une plainte de la Direction de la sécurité corporative de la soiciété d’État.

Yuesheng Wang a été accusé pour avoir tenté d’obtenir des secrets industriels, utilisation non autorisée d’un ordinateur, fraude dans le but d’obtenir des secrets industriels, abus de confiance par un fonctionnaire public, ainsi que deux chefs d’actes préparatoires à des activités d’espionnage économique pour le compte de la République populaire de Chine.

En avril dernier, il a plaidé non coupable.

Dans le cas de Brossard, il s’agit de la conseillère municipale Xixi Li, qui est directrice du Centre Sino-Québec de la Rive-Sud et du Service à la famille chinoise du Grand Montréal.

La GRC a confirmé qu’elle enquêtait sur ces deux organismes soupçonnés de servir de paravent pour des postes de police chinois.

Xixi Li et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud poursuivent la mairesse de Brossard pour diffamation et réclament un montant total de 68 000 $, pour dommages moraux et punitifs.

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