La chaleur estivale frappe le Canada d’un océan à l’autre

La Presse Canadienne
La chaleur estivale frappe le Canada d’un océan à l’autre

MONTREAL — Les températures étouffantes s’étendant de la Colombie-Britannique à la frontière de l’Ontario ont déclenché des centaines d’avertissements de chaleur, mais elles ne sont pas aussi intenses que le dôme de chaleur mortel de 2021 en Colombie-Britannique, selon une météorologue nationale chargée de la préparation aux avertissements.

Jennifer Smith d’Environnement et Changement climatique Canada a déclaré lundi lors d’une conférence de presse que même si «l’épicentre» de la chaleur se situe dans le nord de la Californie, elle s’étend cette semaine vers le nord et l’est, où elle devrait persister.

Entre-temps, une vague de chaleur distincte a fait grimper les températures au-dessus de 30 degrés Celsius dans le Canada atlantique.

«Des températures supérieures à la normale se sont développées dans le sud de la Colombie-Britannique au cours du week-end. La chaleur y persistera et s’étendra vers l’est, affectant l’Alberta et le sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest (lundi), la Saskatchewan d’ici mardi et se propageant au Manitoba d’ici mercredi», a soulevé Mme Smith.

La météorologue a souligné que l’événement de chaleur sera «important et percutant», mais qu’il n’est pas comparable au dôme de chaleur de 2021 qui a largement dépassé les seuils d’avertissement de chaleur.

«C’était vraiment une vague de chaleur anormale et extrême», a rappelé Mme Smith lors de la conférence. «Les températures les plus élevées prévues pour cet événement devraient être plus basses dans les zones qui ont connu les pires chaleurs en 2021.»

Elle a noté que le dôme de chaleur de 2021 n’a pas eu d’impact sur la Saskatchewan et le Manitoba.

«Avec la chaleur actuelle, plusieurs records quotidiens pourraient être battus dans la région tout au long de l’événement, mais les records historiques ne devraient pas être menacés.»

Préparation aux risques

En Colombie-Britannique, les températures dans le sud de l’Intérieur de la province devraient grimper jusqu’à 40 degrés.

L’agence météorologique affirme que les températures torrides en Colombie-Britannique sont causées par une crête de haute pression. Des avertissements de chaleur couvrent une grande partie du sud de la province, y compris la région métropolitaine de Vancouver. Dimanche, plus de 20 records de chaleur quotidiens ont été battus.

Jennifer Smith a averti que les conditions chaudes et sèches augmentent le risque d’incendies de forêt, «en particulier là où il y a des incendies existants ou un déficit de précipitations, comme dans le nord-est de la Colombie-Britannique, le nord de l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest».

Armel Castellan, un autre météorologue à Environnement Canada, a fait remarquer que la Colombie-Britannique «connaîtra certainement ses températures les plus chaudes au cours des prochains jours». Il a ajouté qu’Environnement Canada travaille désormais avec le BC Wildfire Service et qu’il rencontrera les responsables de la gestion des urgences de la province pour aider à la préparation.

Dans les Prairies, les températures dans certaines régions de l’Alberta devraient atteindre environ 35 degrés d’ici mercredi. Les avertissements de chaleur ont augmenté lundi dans la majeure partie de la province et en Saskatchewan, où les températures maximales quotidiennes à Regina devraient osciller autour de 30 degrés toute la semaine.

Des températures maximales de 30 degrés attendent la petite communauté de Fort Liard, dans le sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest, jusqu’à mercredi, ce qui est bien au-dessus de sa moyenne maximale de 23 degrés.

Puisqu’il s’agit du premier épisode de chaleur généralisé de l’année dans l’Ouest canadien, les responsables de la santé mettent à nouveau la population en garde contre les risques, a fait remarquer Mme Smith, affirmant que les gens pourraient ne pas s’acclimater au temps chaud.

«Cette vague de chaleur devrait persister la semaine prochaine, en particulier dans le sud de la Colombie-Britannique et dans les provinces des Prairies», a averti la météorologue, tout en ajoutant qu’il est encore tôt pour obtenir des prévisions fiables.

Avec de nombreux événements extérieurs en cours, comme le Stampede de Calgary ou le Festival folklorique de Winnipeg, Mme Smith conseille de prendre des précautions supplémentaires contre la chaleur, de boire beaucoup d’eau, de rester à l’ombre et de contacter des membres de la famille, des voisins et des amis au cas où ces derniers auraient besoin d’aide.

Selon ses observations, l’Ontario se trouve «en marge» de la vague de chaleur.

«Cette crête va essentiellement reculer vers le sud à mesure qu’elle se dirige vers l’est, a-t-elle expliqué. Je m’attendrais à ce que des températures plus chaudes touchent le nord-ouest de l’Ontario avant que cette crête ne se déplace complètement vers le sud et ne recule vers les États-Unis.»

Des températures diurnes d’environ 30 degrés sont prévues dans une grande partie du Canada atlantique, avec des valeurs humidex se rapprochant de 40 au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

Des records malgré La Niña

Pendant ce temps, le service climatique européen Copernicus rapporte que la température mondiale en juin a atteint un niveau record pour le 13e mois consécutif.

Le service a déclaré que juin était le 12e mois consécutif au cours duquel la planète était 1,5 °C plus chaude que la moyenne préindustrielle. La plupart des pays ont convenu d’essayer de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat de 2015.

L’Est du Canada, frappé par une intense canicule à la mi-juin, est l’une des régions où des températures supérieures à la moyenne ont été le plus souvent enregistrées.

Juin a également été le 15e mois consécutif de température moyenne record à la surface des océans, selon Copernicus.

Selon l’agence météorologique des Nations Unies, le phénomène climatique El Niño a contribué à la hausse des températures mondiales au cours de l’année dernière. Mais l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a averti le mois dernier que les neuf dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, malgré l’influence de La Niña, le refroidissement naturel des océans qui avait servi de contrepoids.

«La fin d’El Niño ne signifie pas une pause dans le changement climatique à long terme, car notre planète continuera à se réchauffer en raison des gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur», a indiqué le secrétaire général adjoint de l’OMM, Ko Barrett, dans un communiqué en juin.

Plus tard cette semaine, les restes de l’ouragan Béryl, qui a dévasté certaines parties des Caraïbes la semaine dernière, devraient se déplacer vers l’Ontario et le Québec, apportant de la pluie et un risque d’orages.

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