La Colombie-Britannique met fin à son état d’urgence de la COVID-19

La Presse Canadienne
La Colombie-Britannique met fin à son état d’urgence de la COVID-19

VICTORIA — Après quatre ans de masques obligatoires, de restrictions sur les rassemblements, de vaccinations et d’hospitalisations, la médecin hygiéniste en chef de la Colombie-Britannique met fin à l’état d’urgence de santé publique qui avait été déclaré en mars 2020 pour répondre à la pandémie de COVID-19.

La Dre Bonnie Henry a annoncé vendredi que toutes les restrictions restantes, y compris l’obligation vaccinale pour les travailleurs de la santé, seront abrogées.

«Même si la COVID-19 n’a pas disparu, nous bénéficions désormais de niveaux élevés de protection dans le système de soins de santé et dans les communautés de toute la Colombie-Britannique».

Mme Henry a déclaré qu’après avoir examiné toutes les données, elle était convaincue que la province avait atteint le point où l’urgence de santé publique n’était plus nécessaire.

Elle assure avoir analysé des données telles que les taux d’infection, les taux d’immunités, les décès et les hospitalisations, ainsi que «l’évolution» du virus COVID-19 au fil du temps.

Toujours pas éradiqué

Il y a eu une résurgence du COVID-19, a-t-elle déclaré, faisant référence au résultat positif du test du président américain Joe Biden la semaine dernière.

Mais les taux d’infection ont diminué, a-t-elle rassuré, ajoutant qu’Omicron est toujours la souche prédominante et que le virus ne change plus aussi rapidement qu’au début de la pandémie.

«Les indicateurs des eaux usées et les données d’analyse montrent que la COVID-19 s’est stabilisée et que le nombre de personnes en soins intensifs et dans les hôpitaux est plus faible et stable.

Le niveau de protection fourni par les vaccins et l’immunité hybride contribue également à nous protéger», a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

Dans la dernière semaine, moins de 200 personnes ont été hospitalisées à cause de la COVID-19, indique-t-elle, 11 d’entre eux étaient aux soins intensifs.

Selon Mme Henry, il est probable que le virus réapparaisse à l’automne, ce qui pourrait entraîner des restrictions en temps et lieu.

«Nous savons que [le virus] va inévitablement muter, a-t-elle prévenu. Il se peut que nous ayons besoin de différentes variétés de vaccins au fil du temps».

La Colombie-Britannique a été la première province au pays à enregistrer un décès dû à la COVID-19 et l’état d’urgence a été instauré le 17 mars 2020. Les obligations de port de masques ont suivi la déclaration d’urgence, les rassemblements et les événements publics ont été interdits, des entreprises ont dû fermer leurs portes et ceux qui le pouvaient ont commencé à travailler à domicile.

L’Organisation mondiale de la santé a déclaré que la COVID-19 n’était plus considérée comme une urgence sanitaire de portée internationale en mai 2023.

Les restrictions associées à la pandémie, dont la vaccination obligatoire, étaient devenues des points de tension en Colombie-Britannique, au Canada et ailleurs.

Un retour des travailleurs de la santé congédiés

En compagnie de Mme Henry, le ministre de la Santé, Adrian Dix, a ajouté que les agents de santé licenciés en raison des anciennes restrictions peuvent postuler pour pourvoir les postes disponibles, bien qu’ils doivent présenter leur statut immunitaire contre certains agents pathogènes, dont la COVID-19.

M. Dix a déclaré que «99 pour cent» des agents de santé avaient été vaccinés contre la COVID-19 et que le nombre de travailleurs licenciés était relativement faible. Il a utilisé comme exemple les chiffres de la Northern Health Authority, affirmant que deux infirmières à temps plein et une infirmière à temps partiel ont perdu leur emploi à la suite de l’obligation.

Selon une décision de la Cour suprême de la Colombie-Britannique qui a confirmé plus tôt cette année les règles de la province en matière de vaccination, environ 1 800 travailleurs de la santé ont perdu leur emploi en raison de la vaccination obligatoire

Le ministre a défendu la mesure vendredi, affirmant que l’exigence l’obligation vaccinale était «déterminante pour protéger les travailleurs de la santé contre les cas graves de COVID-19 et ses complications, réduire la transmission aux patients vulnérables et aux résidents des maisons de retraite ainsi que pour soutenir la résilience de notre système de santé».

En réponse à une question sur le moment de l’annonce, qui arrive quelques mois avant les élections provinciales d’octobre, Mme Henry a assuré que sa résolution n’avait «rien à voir avec les décisions du gouvernement ou d’autres facteurs en ce sens».

«En vertu de la loi sur la santé publique, j’ai l’obligation de lever les ordonnances dès que raisonnablement possible, lorsque les conditions ne sont plus remplies», a-t-elle ajouté.

La médecin hygiéniste en chef a précisé que le changement aurait pu être apporté «il y a quelques mois», mais qu’il y avait encore une incertitude quant aux impacts d’une vague printanière de COVID-19.

Avec la levée de l’exigence en matière de vaccins, M. Dix a rappelé que le gouvernement provincial exigeait que les agents de santé enregistrent leur statut vaccinal pour des maladies telles que le COVID-19, la grippe, la rougeole, les oreillons, la rougeole germanique, l’hépatite B, la coqueluche et la varicelle.

«L’intention de ce registre est de protéger les gens, de garantir que le système de santé puisse répondre au mieux aux défis à venir et d’augmenter les taux de vaccination dans toutes les catégories de manière rapide et efficace», a soutenu le ministre.

Mme Henry a ajouté qu’elle pensait que les changements établissaient «le juste équilibre de protection» pour les travailleurs de la santé, les patients, le système de santé et la communauté dans son ensemble.

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