OTTAWA — Une femme qui avait accusé l’ancien député néo-démocrate Romeo Saganash d’agression sexuelle a intenté une poursuite au civil, affirmant qu’elle n’avait jamais voulu que les procureurs au dossier criminel détournent son accusation vers un programme de justice réparatrice au Manitoba.
Carmen Roy, qui a exigé que son identité soit divulguée dans cette affaire, affirme avoir été agressée sexuellement il y a un an par l’ex-député fédéral du nord du Québec. Mme Roy soutient qu’elle vit désormais avec «des séquelles psychiatriques, psychologiques, émotionnelles et physiques».
Dans un exposé de la demande déposé mardi, Mme Roy détaille publiquement pour la première fois les allégations d’agression sexuelle.
Aucune des allégations n’a été testée devant le tribunal et aucun exposé de défense n’a été déposé en cour.
Ethan Pollock, l’avocat de M. Saganash, a refusé de commenter, mais il avait précédemment déclaré que son client était présumé innocent. Il a également demandé que la vie privée de M. Saganash soit respectée.
La police de Winnipeg avait arrêté M. Saganash à la fin de juin dernier et l’avait accusé d’agression sexuelle pour des événements survenus dans cette ville le 1er mai 2023. En octobre dernier, les autorités ont renvoyé l’affaire devant le Centre de justice réparatrice du Manitoba.
Or, Mme Roy soutient qu’elle n’a jamais été consultée sur la décision de placer M. Saganash en justice réparatrice, ce qui l’a empêchée d’avoir la possibilité de fournir une déclaration de la victime, lit-on dans l’exposé de la demande de poursuite au civil.
Mme Roy est l’assistante de Stephanie Scott, directrice du Centre national pour la vérité et la réconciliation, à Winnipeg.