La GRC a dû faire appel à des experts en explosifs chez un accusé du siège de Coutts

La Presse Canadienne
La GRC a dû faire appel à des experts en explosifs chez un accusé du siège de Coutts

LETHBRIDGE, Alta. — Un homme accusé d’avoir conspiré pour tuer des policiers de la GRC lors du blocus de la frontière à Coutts, en Alberta, possédait 40 000 cartouches sur sa propriété ainsi qu’un fusil de chasse, une carabine et deux bombes artisanales, a-t-on appris vendredi au procès.

La caporale Megan Evans, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a raconté à la barre vendredi qu’une équipe de démineurs avait été appelée pour s’assurer que les bombes artisanales ne représentaient aucun danger lors de la perquisition menée sur la propriété rurale d’Anthony Olienick près de Claresholm, au sud-est de Calgary, en février 2022.

Mme Evans a déclaré qu’en fouillant un atelier sur la propriété, les policiers avaient trouvé des cartouches dans des bacs en plastique. Les cartouches étaient destinées aux fusils de chasse, aux carabines de calibre .308 et à une carabine Winchester.

Les membres du jury ont aussi vu une photo d’une boîte en bois provenant de l’atelier qui semblait contenir deux bombes artisanales noires avec des fils qui sortaient d’une extrémité. La caporale Evans a déclaré que les bombes avaient été photographiées puis déplacées à l’extérieur.

«Nous ne connaissions pas leur statut et nous avons appelé le Groupe de l’enlèvement des explosifs [de la GRC] à Edmonton, pour nous assurer qu’il n’y avait aucun danger», a-t-elle dit.

À l’intérieur de la résidence d’Olienick, la police a trouvé des gants noirs, un étui pour arme de poing et un passeport derrière un miroir coulissant, a déclaré Mme Evans.

Dans un véhicule sur la propriété, ils ont trouvé un fusil de chasse et une carabine — mais selon la défense, rien ne prouve que ce véhicule appartenait à l’accusé.

Anthony Olienick et Chris Carbert subissent leur procès à Lethbridge pour leurs activités lors du blocus de Coutts, qui a paralysé la circulation pendant deux semaines à ce poste frontalier très fréquenté entre le Canada et les États-Unis en Alberta.

Le blocus visait à protester contre les restrictions sanitaires liées à la COVID-19 et la vaccination obligatoire de certains Canadiens, notamment les camionneurs qui revenaient des États-Unis.

Les deux hommes ont plaidé non coupables à des accusations de complot en vue de commettre un meurtre. Ils sont également accusés de méfait et de possession d’arme dans un dessein dangereux. M. Olienick fait aussi face à une accusation de possession d’une bombe artisanale.

D’autres armes à Coutts

Tous les manifestants à Coutts ont levé le blocus après que la police a procédé à des arrestations et saisi des armes.

Outre les munitions et les armes saisies sur la propriété de l’accusé Olienick, on a appris au procès que la police avait trouvé des armes, des munitions et des gilets pare-balles dans une maison modulaire et des caravanes à Coutts.

Il y avait des fusils, des fusils d’assaut, un fusil de chasse, un pistolet – et un permis d’armes à feu au nom de Chris Carbert, l’autre coaccusé.

La police a également saisi une bandoulière avec des cartouches de fusil de chasse, un ceinturon marron avec deux chargeurs, un sac à dos camouflage, un gilet tactique gris avec le mot «infidèle» inscrit dessus et un drapeau américain.

Pour faire valoir ses arguments jusqu’ici, la Couronne a également présenté les témoignages d’agents infiltrés.

Ces agents, se faisant passer pour des volontaires lors du blocus, ont raconté au tribunal qu’Olienick avait déclaré qu’il croyait que les policiers de la GRC étaient des pions du gouvernement fédéral et que le premier ministre Justin Trudeau était le diable. Les policiers devraient être pendus, aurait-il dit, et si les policiers attaquaient le blocus, il leur «trancherait la gorge».

Dans une vidéo d’interrogatoire de la police, montrée au jury, M. Olienick nie avoir pris pour cible la police, mais il déclare craindre une invasion des troupes des Nations unies ou des communistes chinois. Il se qualifiait, ainsi que les autres manifestants, de «chiens de berger» protégeant «le troupeau» contre des envahisseurs tyranniques.

Il a pleuré lorsque la police lui a annoncé que le blocus avait pris fin après les arrestations. «Je suis désolé, mon Dieu», a-t-il dit plus tard alors qu’il était assis seul dans une salle d’interrogatoire vide.

La défense a suggéré que l’un des agents infiltrés, une femme, avait enfreint les règles juridiques et éthiques en flirtant avec M. Olienick pour obtenir des informations — en lui envoyant des émoticônes de cœur dans des messages texte. L’agente a rejeté cette suggestion, affirmant que les émoticônes indiquaient qu’elle approuvait ses commentaires, pas M. Olienick.

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