MONTRÉAL — La musique des Cowboys Fringants a traversé le Gala de l’ADISQ dimanche soir, le groupe ayant remporté trois trophées Félix lors d’une soirée qui a rendu hommage au défunt Karl Tremblay.
Les Cowboys ont gagné le prix du groupe de l’année ainsi que le Félix de la chanson de l’année pour «La fin du show», un morceau qui raconte les derniers instants du chanteur de la formation, qui s’est éteint en novembre 2023. La chanson a d’ailleurs été interprétée par la troupe de la comédie musicale «Pub Royal» sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier.
«Merci au public pour ces 28 magnifiques années. Les Cowboys Fringants, on est une famille tissée serrée, on n’est pas des collègues de travail», a affirmé Marie-Annick Lépine, conjointe de Karl Tremblay et membre du groupe, en montant sur scène. La musicienne a abordé les derniers jours de la vie du chanteur.
«Il nous manque énormément. Mais je te dis, mon gros, repose en paix. On t’aime, et t’en a fait beaucoup déjà pour le Québec», a-t-elle conclu.
Jean-François Pauzé a remporté le Félix de l’auteur ou compositeur de l’année pour le dernier album du groupe, «Pub Royal». Il a dit vouloir partager ce prix avec le chanteur des Cowboys.
«Karl a toujours été mon alter ego. Évidemment, quand j’écrivais une chanson, je ne pensais pas à lui, mais il a toujours réussi, malgré que ce ne soit pas des textes qui lui étaient propres, de les transmettre comme si c’était lui qui les avait écrits», a-t-il dit.
Il s’agissait de la première fois que Pauzé remportait ce prix. «C’est plus les gens autour de moi qui s’en faisaient avec le fait que je n’avais jamais été en nomination dans cette catégorie-là que moi», a-t-il raconté.
«Nous autres, on a toujours eu la grande reconnaissance du public depuis 25 ans, c’est un privilège incroyable. Il y a juste de la gratitude là-dedans. Ce soir, c’est un peu la cerise sur le sundae.»
Les Cowboys Fringants avaient également mis la main sur les trois Félix pour lesquels il était en nomination lors du Premier gala de l’ADISQ, plus tôt cette semaine.
«Pub Royal» a été sacré album alternatif de l’année et album de l’année selon le choix de la critique. Le vidéoclip accompagnant la chanson «La fin du show» a remporté le Félix du vidéoclip de l’année.
Stréliski récompensée avec «Néo-Romance»
La pianiste et compositrice Alexandra Stréliski est repartie avec deux Félix, pour l’album de l’année (succès populaire) avec «Néo-Romance», ainsi que pour l’artiste féminine de l’année.
«J’ai poussé la proposition, j’ai mis des cordes dessus, j’ai fait des arrangements, j’ai enregistré en Europe, j’ai poussé la proposition classique, encore plus que sur « Landscape », je me suis éloignée un peu plus du pop. Alors je suis heureuse, et je suis même fière du public québécois de m’accompagner là-dedans. Justement, de ne pas prendre le public pour des cons», a affirmé l’artiste, après avoir reçu son premier prix. Elle était surprise de le remporter, puisque «Pub Royal» se trouvait dans la même catégorie.
«Je pense qu’on peut vraiment se respecter comme artiste, puis aller loin dans la proposition, et ça ne veut pas dire que les gens vont nous quitter.»
Elle a invité les autres artistes en nomination dans la catégorie d’artiste féminine de l’année à monter sur scène avec elle pour recevoir son deuxième prix, soit Ingrid St-Pierre, Isabelle Boulay, Roxane Bruneau et Sara Dufour.
«J’ai envie de dire aux petites filles à la maison que vous avez le droit de ressembler à toutes sortes de teintes de femmes et laisser la musique vivre en vous. Exprimez-vous et vivez dans votre différence si vous en avez une», a soutenu la pianiste sur scène.
La chanteuse pop Charlotte Cardin, dont le dernier album «99 Nights» a été bien reçu au Québec comme à l’étranger, a remporté le Félix pour l’artiste de l’année (rayonnement international).
«J’ai toujours voulu partager ma musique avec le plus de monde possible, évidemment, en commençant par la maison, j’ai commencé en jouant à Montréal, en bâtissant mon public québécois, qui est encore à ce jour mon public le plus loyal, le plus au rendez-vous chaque fois que j’annonce quelque chose de nouveau», a-t-elle déclaré.
«Il ne faut jamais oublier qu’il y avait des gens avant»
La soirée animée par l’humoriste Pierre-Yves Roy-Desmarais, qui succédait à Louis-José Houde, a remis un total de 10 trophées. La cérémonie s’est amorcée par un numéro d’ouverture réunissant Elisapie ainsi que les groupes Karkwa et Half Moon Run. Des prestations d’Aliocha Schneider, des Trois Accords, du rappeur Souldia et de Roxanne Bruneau ont également rythmé la remise de prix.
Elisapie, qui a fait beaucoup parler cette année pour son album de reprises de chansons populaires en inuktitut, intitulé «Inuktitut», a remporté le prix de l’artiste autochtone de l’année, le trophée lui ayant été remis par l’artiste Alanis Obomsawin.
«Pour ceux qui doutent un peu de notre place, qui disent maintenant « pourquoi on vous voit de plus en plus? », il ne faut jamais oublier qu’il y avait des gens avant, qui font de la musique et s’expriment depuis si longtemps», a affirmé Elisapie dans son discours, après avoir remercié son oncle.
Le chanteur BARNEV a quant à lui remporté le prix de la révélation de l’année. «C’est comme si je renais pour de vrai, c’est comme si je suis un nouvel artiste qui vient juste d’arriver sur la scène, pour moi c’est un gros compliment», avait-il souligné sur le tapis rouge de la Place-des-Arts, peu avant le gala. «Je me sens comme si j’ai 20 ans encore!», s’est-il exclamé plus tard, en allant chercher son prix sur scène.
L’artiste a lancé son premier album solo «Qui je suis» cette année. Il a été choriste pour Céline Dion à partir de 1999 et collabore toujours avec la diva québécoise, peut-on lire sur son site web.
Daniel Bélanger a plutôt remporté le prix de l’artiste masculin de l’année, tandis que le Félix du spectacle de l’année a été remis au groupe Salebarbes pour «À boire deboutte».