Le Bloc québécois remet de la pression sur le Parti libéral

La Presse Canadienne
Le Bloc québécois remet de la pression sur le Parti libéral

L’ultimatum du Bloc québécois reste inchangé: il donne toujours jusqu’au 29 octobre au gouvernement Trudeau pour qu’il accepte les deux conditions lui permettant d’éviter d’être renversé.

Même si le temps est compté, Yves-François Blanchet croit encore qu’il est possible d’y arriver avant la fin de l’échéancier.

«On ne va pas travailler à faire tomber le gouvernement demain matin parce qu’il a encore du temps pour donner ce qu’on veut», a assuré le chef du Bloc québécois en point de presse, mercredi, à Ottawa.

«Ce qu’on veut est extraordinairement clair. En fait, je pense que c’est ce qui rend la situation compliquée pour les libéraux. On a dit: « voici, on veut ça, on vous donne cinq semaines, il en reste trois ». C’est encore possible dans le temps. On respecte notre parole, on n’a pas changé notre fusil d’épaule», a-t-il ajouté.

Selon M. Blanchet, la solution est «extraordinairement simple: recommandation royale, troisième lecture, Sénat, sanction royale» et un dénouement est «tout à fait possible à l’intérieur du temps qu’il reste».

À son avis, les libéraux n’ont pas le choix d’obtempérer. Il considère qu’ils sont «dans une position éminemment délicate» puisque la population appuie massivement son projet de loi C-319 sur la hausse de la pension de sécurité de la vieillesse pour les aînés de 65 à 74 ans, afin de «mettre fin éventuellement à la disparité de revenus entre les aînés de 65 à 74 ans et ceux de 75 ans et plus».

«Ils n’ont pas facilement une échappatoire à ça, compte tenu du fait que, selon un sondage qui a été fait il y a quelques jours, 79 % des Canadiens, globalement, sont en faveur de, par exemple, la fin de la discrimination chez les aînés.»

Si le projet de loi C-319 obtient la recommandation royale, le chef du Bloc serait «ouvert d’esprit à mettre fin aux questions de privilège des conservateurs, non pas parce que le sujet n’est pas pertinent, mais parce que le sujet devrait être déféré en comité tout simplement».

M. Blanchet a profité de sa tribune pour répondre aux critiques des autres partis, qui l’accusent de prendre le Parlement «en otage».

«Exercer notre vote selon notre conscience n’est certainement pas de prendre le Parlement en otage. S’il fallait faire le classement de ceux qui ont le plus l’habitude de prendre le Parlement en otage, on finirait quatrième», a-t-il lancé.

Il s’en est pris à son tour à ses opposants. «Tant les libéraux que les conservateurs se complaisent dans leur turpitude. Tout le monde trouve son intérêt dans un Parlement qui ne fonctionne pas, alors qu’on est coincés dans une situation où on essaie de faire avancer des choses que, de toute évidence, les Québécois et les Canadiens veulent.»

Deux sénateurs montrés du doigt

L’autre exigence du Bloc pour sauver le gouvernement libéral minoritaire d’un vote de confiance est l’adoption d’ici le 29 octobre du projet de loi C-282, qui vise à protéger la gestion de l’offre dans les futurs accords commerciaux.

M. Blanchet a prétendu que «deux sénateurs libéraux obtus et de toute évidence réfractaires à la démocratie» bloquent le processus, alors que «le projet de loi a obtenu l’appui de tout le monde dans le plus parfait respect des principes démocratiques».

«Il y a essentiellement deux sénateurs qui parviennent, compte tenu du poste qu’ils occupent, à mettre du sable dans l’engrenage par toutes les manières dans l’espoir que ça n’arrive pas, et c’est d’une complète illégitimité», a-t-il déclaré, qualifiant leur comportement de «totalement inacceptable» et de «refus de la démocratie».

Le député de Beloeil-Chambly s’est porté à la défense du milieu agricole, qui est au cœur du projet de loi C-282.

«Il y a deux sénateurs qui disent aux agriculteurs sous gestion de l’offre: « vous n’êtes pas au bout de vos peines, on veut encore une fois sacrifier vos intérêts au bénéfice de n’importe qui d’autre qui ne sera vraisemblablement même pas au Québec ». Ces gens-là pensent que la gestion de l’offre devrait de nouveau être compromise dans une négociation commerciale future, par exemple avec le Royaume-Uni. Ce n’est pas rien.»

Il reste seulement 20 jours pour régler ces deux dossiers. «Le gros de la pression est sur les libéraux pour nous octroyer, au bénéfice des Québécois et Canadiens du milieu agricole et des aînés, ce que nous avons demandé», a soutenu M. Blanchet.

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