Le Canada s’attarde à la défense lors de la convention démocrate

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne
Le Canada s’attarde à la défense lors de la convention démocrate

CHICAGO — L’ambassadrice du Canada aux États-Unis a déclaré que le pays recherchait une administration prête à approfondir ses relations en matière de défense, alors que les alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) surveillent de près ce que la convention nationale démocrate pourrait révéler sur la manière dont Kamala Harris pourrait aborder la politique étrangère.

L’ambassadrice Kirsten Hillman s’attend à ce que Mme Harris suive l’exemple du président Joe Biden en matière de défense, mais affirme que la vice-présidente a mis l’accent sur une approche différente: se concentrer sur l’hémisphère occidental.

Ce qui sera essentiel pour tout président, a ajouté Mme Hillman, c’est de poursuivre les partenariats de défense et d’élargir les possibilités de coopération de production avec le Canada.

Mme Hillman s’exprimait mardi lors d’un panel sur l’OTAN avec l’ambassadrice du Royaume-Uni, Karen Pierce, et l’ambassadeur de l’Estonie, Kristjan Prikk, en marge de la convention qui se tient à Chicago.

Des milliers de fidèles du Parti démocrate sont rassemblés cette semaine pour profiter de l’enthousiasme croissant depuis que Mme Harris a pris le relais comme candidate démocrate en prévision de l’élection présidentielle de novembre.

L’enthousiasme des partisans n’a pas faibli alors que la convention se poursuit avec des fidèles du parti, dont beaucoup portaient des chandails «Harris» ou des chapeaux à paillettes bleu vif, arrivant en masse pour différents événements et pour entendre les intervenants.

La convention, cependant, n’a fourni que peu d’informations sur l’approche qu’adopterait une éventuelle administration Harris en matière de politique étrangère.

L’enjeu de la guerre en Ukraine et en Russie

Lors du premier soir de la convention, M. Biden a prononcé un discours détaillant les réalisations de son administration, qui, selon lui, comprenaient le renforcement de l’OTAN et la lutte contre le président russe Vladimir Poutine.

«Nous avons uni l’Europe comme elle ne l’avait pas été depuis des années, en ajoutant la Finlande et la Suède à l’OTAN», a déclaré M. Biden lors de son discours de lundi soir.

Les inquiétudes concernant la santé de M. Biden et la possibilité d’une deuxième présidence de Donald Trump ont jeté une ombre sur le sommet des dirigeants de l’alliance de défense à Washington le mois dernier. Un peu plus d’une semaine plus tard, M. Biden a annoncé qu’il mettait fin à sa campagne présidentielle, assurant son soutien à Mme Harris.

M. Trump a parlé durement de l’OTAN et a menacé de ne pas défendre les membres qui n’atteignent pas les objectifs de dépenses, dont le Canada fait partie. Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré le mois dernier que le Canada comptait atteindre l’objectif de consacrer 2 % de son produit intérieur brut à la défense d’ici 2032.

M. Trump a également évoqué la possibilité de mettre fin à l’aide à l’Ukraine, et son colistier républicain, J.D. Vance, a déclaré lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, plus tôt cette année, que les États-Unis devaient s’éloigner de la défense en Europe.

De nombreux dirigeants européens ont fait valoir que le soutien à l’alliance de défense était devenu encore plus important avec la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Alors que la récente incursion de Kyiv dans la région occidentale de la Russie modifie la trajectoire de la guerre, le représentant démocrate Jim Himes a déclaré qu’une deuxième présidence de M. Trump serait dévastatrice pour les relations et la sécurité des États-Unis dans le monde.

M. Himes, qui est un élu du Connecticut, a appelé publiquement M. Biden à retirer sa candidature après une performance médiocre au sommet de l’OTAN. M. Himes a déclaré que les enjeux étaient trop importants pour risquer de perdre.

«Une présidence de Donald Trump est une présidence dans laquelle nous nous éloignerons probablement de notre engagement envers nos alliés de l’OTAN. Nous nous éloignerons probablement du soutien à l’Ukraine, nous ferons probablement un tas de choses (pour) encourager Vladimir Poutine», a soutenu M. Himes lors d’une conférence au CNN-Politico Grill en marge de la convention.

Des changements sous Harris?

Ses partisans ont affirmé que Mme Harris voit l’importance des alliances mondiales en matière de sécurité et de défense. En outre, a dit M. Himes, Mme Harris comprend que le monde est devenu un environnement plus compliqué pour les efforts de défense.

Mais il n’est pas certain que Mme Harris agira différemment de son prédécesseur. Le programme du Parti démocrate pour 2024, approuvé lundi, n’a pas été mis à jour pour refléter le fait que M. Biden ne se présente plus à la réélection.

M. Prikk a déclaré que, quel que soit le parti qui formera la prochaine administration, il pense qu’il devrait reconnaître que les alliés américains et européens «partagent des intérêts fondamentaux et vitaux».

Parmi les opportunités offertes par une nouvelle administration, Mme Hillman a noté que le Canada est désireux de discuter avec ses alliés dans le cadre de l’AUKUS, une alliance dirigée par les États-Unis avec le Royaume-Uni et l’Australie.

Plus tôt cette année, M. Trudeau a évoqué la possibilité d’intégrer l’AUKUS pour sa deuxième phase, axée sur des capacités avancées comme l’informatique quantique, l’intelligence artificielle et les cybertechnologies.

«Nous sommes optimistes quant à tout ce que nous apportons à ce partenariat», a déclaré Mme Hillman lors du panel au CNN-Politico Grill.

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