Le cargo échoué depuis jeudi à Kahnawake est finalement libéré

Sébastien Auger, La Presse Canadienne
Le cargo échoué depuis jeudi à Kahnawake est finalement libéré

MONTRÉAL — Le navire échoué depuis jeudi soir dans le secteur de Kahnawake, en Montérégie, a été finalement libéré samedi matin, a confirmé la Corporation de Gestion de la Voie Maritime du Saint-Laurent.

«C’est un succès remarquable. On est vraiment heureux de la conclusion de la situation», a déclaré le porte-parole Jean Aubry-Morin.

L’opération de renflouement, qui s’est amorcée sur le coup de 8h, a duré seulement 11 minutes.

«À 8h, on commençait la démarche. On a mis en œuvre le plan de renflouement du maître renfloueur. Onze minutes après le début, à 8h11, grâce à l’assistance de deux remorqueurs, le bateau flottait librement dans le canal de la Rive-Sud. Ils ont fait un travail impeccable pour qu’il soit renfloué rapidement», a affirmé M. Aubry-Morin.

«Les opérations se sont bien déroulées», a commenté de son côté Pêches et Océans Canada dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne.

Maintenant qu’il a été remorqué à quai, le cargo Heemskerkgracht, long de 138 mètres et battant pavillon néerlandais, sera inspecté «pour identifier de façon précise la cause de cet incident et s’assurer que les réparations sont faites de façon à ce que le bateau soit intègre et prêt à naviguer, et qu’il soit en mesure de continuer son trajet sur le Saint-Laurent», a indiqué M. Aubry-Morin.

On ignore donc pour l’instant les délais prévus pour effectuer les réparations.

«Si c’est une réparation simple, ce sera fait dans les prochaines 24 heures. Typiquement, ça prend entre quelques heures et 48 heures. Il est rare qu’un bateau soit détenu pendant plus de deux jours pour une question de ce genre», a fait savoir M. Aubry-Morin.

«Une porte de sortie complémentaire» pour le secteur ferroviaire

Après avoir rencontré un problème de moteur, le bateau s’est échoué à la hauteur de l’entrée du canal de la Rive-Sud à 18h35 jeudi, bloquant le transport fluvial dans la voie maritime du Saint-Laurent.

Le passage des navires reprendra progressivement au cours des prochaines heures. Il faudra probablement trois jours avant le retour à la fluidité normale.

Cet incident est survenu à un bien mauvais moment, en plein conflit de travail dans le secteur ferroviaire. Les deux principales compagnies de chemins de fer du Canada, le CN et le CPKC, ont mis en lock-out 9300 employés jeudi.

«On navigue 296 jours annuellement, donc perdre 48 heures dans le contexte de la situation ferroviaire, c’est quelque chose d’énorme», a souligné M. Aubry-Morin, qui s’attend à «une utilisation accrue de la voie maritime entre Thunder Bay et Les Escoumins pour être capable d’offrir une porte de sortie complémentaire à celle du ferroviaire pour l’exportation des grains et des denrées du genre».

Il assure que la voie maritime du Saint-Laurent a la capacité nécessaire pour relever le défi. «Présentement, le corridor est utilisé à environ 45% de sa capacité, donc il y a la capacité flottante» pour faire face à cette situation exceptionnelle.

L’impact économique du blocage n’a pas encore été évalué précisément, mais M. Aubry-Morin anticipe qu’il soit de l’ordre de 150 millions $.

Par ailleurs, la Garde côtière canadienne (GCC) n’a constaté aucune trace de pollution dans les eaux environnantes après avoir effectué une surveillance aérienne à l’aide de drones.

Par précaution, des barrages flottants avaient été amenés dans la zone des opérations vendredi soir pour que la GCC soit prête à intervenir en cas de déversement d’hydrocarbures pendant le renflouement.

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