Le chef des Verts pourrait détenir les clés du pouvoir au Nouveau-Brunswick

Hina Alam, La Presse Canadienne
Le chef des Verts pourrait détenir les clés du pouvoir au Nouveau-Brunswick

FREDERICTON — David Coon en est à sa quatrième campagne électorale à la tête du Parti vert du Nouveau-Brunswick, mais cette fois-ci, il juge que le climat est différent.

Comme les sondages semblent démontrer une course serrée entre les progressistes-conservateurs et les libéraux, les verts pourraient bien détenir la balance du pouvoir après le scrutin du 21 octobre.

M. Coon préfère faire preuve de prudence devant cette possibilité.

«Mon objectif est de former le gouvernement. C’est vers ça que notre campagne porte son attention, dit-il. Tout peut arriver au cours d’une campagne électorale. Nous avons déjà vu des partis partir de la troisième place pour remporter la victoire parce que quelque chose est survenu pendant la campagne.»

À la dissolution de l’Assemblée législative, le Parti progressiste-conservateur détenait 25 des 49 sièges, les libéraux et les verts en comptaient respectivement seize et trois. Un député siégeait comme indépendant et quatre circonscriptions étaient vacantes.

J. P. Lewis, professeur de science politique à l’Université du Nouveau-Brunswick, constate que M. Coon reçoit plus d’attention que le chef d’un tiers parti en obtient habituellement.

«M. Coon a toujours joué le rôle très important. Mais si la tentation de jouer les faiseurs de rois est grande, il doit gagner un siège. La carte de sa circonscription a été redessinée. Ce comté fera l’objet d’une plus forte compétition qu’auparavant.»

Depuis le début de la campagne électorale, le chef progressiste-conservateur Blaine Higgs met en garde les électeurs contre la possibilité d’une alliance entre les verts et les libéraux si son parti n’obtient qu’une minorité de sièges.

M. Higgs espère obtenir un troisième mandat à la tête de la province. Il a comparé cette possible coalition au défunt partenariat entre les libéraux et les néo-démocrates sur la scène fédérale.

«Nous ne pouvons pas laisser [la cheffe libérale] Susan Holt et David Coon faire au Nouveau-Brunswick ce que [Justin] Trudeau et [Jagmeet] Singh ont fait au Canada», avait-il déclaré quelques instants après avoir déclenché les élections.

M. Coon refuse de se laisser émouvoir par cette comparaison.

«Jagmeet Singh est un politicien fédéral honorable et il est bien respecté. Toutefois, je suis ma propre voie, lance-t-il. Une telle comparaison ne m’est jamais venue à l’idée.»

Le chef du Parti vert réfute qu’il ait déjà établi une liste de demandes pour former une coalition avec les libéraux provinciaux.

«C’est une invention [de M. Higgs]. C’est dans sa tête ou dans celle de son directeur de campagne Steve Outhouse. Cette liste n’existe pas. C’est bien lui ça: faire peur au monde et alimenter la colère des gens autour de quelque chose qui n’existe pas.»

Les verts et les libéraux partagent quelques idées, notamment l’implantation d’un plafond pour les loyers. M. Coon rappelle que son parti veut aussi parler de ses autres idées, notamment sur les soins de santé, le logement abordable et les changements climatiques.

«Nous voulons mettre en œuvre les éléments de notre programme électoral, souligne-t-il. C’est notre but. Je suis assez transparent.»

Le Pr Lewis rappelle que rien n’est encore joué. Tout peut arriver au cours des trois dernières semaines de la campagne électorale.

«Les données des sondages ne nous indiquent rien de clair sur où nous en sommes. On peut penser que la course est serrée. C’est intéressant pour le Parti vert.»

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