Le couvert des arbres protège les enfants de l’asthme relié au pollen, dit une étude

Katrine Desautels, La Presse Canadienne
Le couvert des arbres protège les enfants de l’asthme relié au pollen, dit une étude

MONTRÉAL — Le pollen de mauvaises herbes augmente le risque de problèmes respiratoires chez les enfants, dont l’asthme, selon une nouvelle étude qui révèle en contrepartie que le couvert des arbres protège les enfants de développer l’asthme relié à ce type de pollen.

Le pollen de mauvaises herbes apporte les mêmes genres de symptômes que le pollen des arbres comme la toux, les yeux qui piquent et une irritation des voies respiratoires.

L’augmentation du risque de développer de l’asthme n’est pas énorme, précise toutefois l’auteur principal de l’étude, Éric Lavigne, qui est professeur auxiliaire à l’École d’épidémiologie et de santé publique de la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. «Mais on pense que si on est exposé à un niveau très élevé, ça peut avoir une importance plus grande», dit-il.

Le lien entre asthme et pollen en général avait déjà été rapporté dans d’autres études, a-t-il indiqué, mais pas en ce qui a trait au pollen des mauvaises herbes.

L’équipe de recherche de M. Lavigne a utilisé une base de données ontarienne sur l’asthme en fonction du groupe d’âge, puis analysé les données pour une période de huit ans afin de déceler les cas d’asthme survenus chez les enfants entre la naissance et l’âge de six ans.

«Quand il y a potentiellement des niveaux de pollen plus élevés, on peut être plus vigilant, surtout si on sait que notre enfant va être plus vulnérable ou susceptible aux symptômes de pollen», mentionne-t-il. Cela vaut aussi pour d’autres types de pollen comme des graminées ou des arbres.

M. Lavigne a fait valoir que des villes et des municipalités se sont dotées de programmes pour contrer les mauvaises herbes, notamment des brigades qui arrachent et se départissent convenablement des mauvaises herbes.

Il a espoir que les résultats de son étude, d’abord parue dans le European Respiratory Journal, encourageront d’autres villes à emboîter le pas.

La protection des arbres

«On pense qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent jouer dans l’équation pour faire en sorte que la canopée des arbres va avoir un effet protecteur sur le développement de l’asthme», a déclaré M. Lavigne, qui est également épidémiologiste principal à Santé Canada.

«La canopée des arbres va faire en sorte que les enfants peuvent être exposés à un endroit où il y a peut-être une réduction de stress qui va se produire, peut-être qu’ils vont s’amuser davantage à l’extérieur, leur niveau d’activité physique va être bon, peut-être que ça va faire en sorte d’atténuer les impacts de la chaleur», explique-t-il.

Les arbres apportent aussi des bénéfices par rapport à la pollution de l’air. «On sait que quand il y a des arbres, ça peut en quelque sorte tamponner l’exposition à la pollution de l’air, et on sait que la pollution, ça a un effet sur l’asthme», affirme le chercheur.

M. Lavigne croit que les résultats de son étude pourraient avoir des répercussions sur le travail des urbanistes lorsqu’il s’agit de penser à l’aménagement des parcs. D’autres facteurs comme le type d’arbre sont aussi à prendre en compte puisque certains pollens d’arbres sont plus allergènes que d’autres.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

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