QUÉBEC — Le Parti québécois (PQ) a exclu vendredi un des membres de sa commission politique.
Le PQ reproche à Vincent Boulay d’avoir contrevenu notamment à ses obligations de loyauté, de solidarité et de confidentialité, en vertu des politiques internes du parti et de son code d’éthique.
C’est un comité d’évaluation ad hoc qui s’est penché sur ce conflit et c’est le Conseil exécutif national qui a prononcé la sanction rendue publique vendredi, en raison de «plusieurs manquements».
Des informations internes laissent croire en effet que le torchon brûlait depuis quelque temps.
Il reste membre du PQ mais ne pourra être élu à un poste électif du parti avant deux ans.
Dans une entrevue vendredi avec La Presse Canadienne, M. Boulay se défend d’avoir contrevenu au code d’éthique.
«Je vois ça comme une attaque frontale contre le droit à la dissidence», a-t-il laissé entendre, en l’interprétant comme un signe de l’autoritarisme du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
À l’origine du conflit, il y aurait notamment une lettre ouverte de M. Boulay publiée le 24 octobre dans le Journal de Montréal concernant l’enquête sur le noyautage de l’école publique Bedford de Montréal par l’intégrisme religieux.
«Entrisme religieux»
M. Boulay indique qu’il ne faut pas y voir «l’islamisation de l’école publique» ou de «l’entrisme religieux», alors que son chef, M. St-Pierre Plamondon, a fait référence à de «l’entrisme religieux» concernant cette controverse.
«Je n’ai jamais contesté les positions officielles du parti, je demande des preuves de ça», a commenté M. Boulay qui a notamment contribué à la rédaction du projet de pays.
«Aucun de mes textes n’attaque des positions du parti ou n’est contraire à des positions du parti», poursuit-il.
Il reconnaît que sa lettre du 24 octobre est «plus sur la ligne», à la limite, «mais à ce moment-là, il n’y a aucune position de la commission du parti sur l’entrisme religieux», il n’y a que des «tweets» du chef (des messages sur la plate-forme X), plaide-t-il.
Par ailleurs, on lui aurait reproché de communiquer des renseignements confidentiels avec un ou des représentants des médias, ce qu’il s’est encore une fois défendu d’avoir fait vendredi. Il soupçonne quelqu’un de l’exécutif national.
«On ne semble pas tolérer la dissidence au Parti québécois, à l’exécutif national, mais surtout le chef», a-t-il conclu.
Il y voit un «grand manque de leadership de l’exécutif national» et «un profond manque de respect pour les militants».
M. Boulay était membre de la commission politique depuis 18 mois et depuis plus de six ans, il était un «militant extrêmement actif».
Il a laissé entendre qu’il allait rester membre du parti parce qu’il est souverainiste, mais il ne participera pas au conseil national du 17 novembre à Victoriaville, en raison d’un empêchement.
Cette semaine, M. St-Pierre Plamondon s’est défendu d’avoir quoi que ce soit à voir avec cette controverse.
Il a rappelé que c’est un comité interne qui veillait à s’occuper de ce genre d’enjeu, avec des règles qui datent d’avant son accession à la direction du PQ.