Le plan de la GRC pour des services dépourvus de préjugés est jugé inadéquat

La Presse Canadienne
Le plan de la GRC pour des services dépourvus de préjugés est jugé inadéquat

OTTAWA — L’organisme de surveillance civil qui supervise la Gendarmerie royale du Canada (GRC) affirme que son modèle de services de police dépourvus de préjugés est inadéquat et imprécis. 

Le rapport de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC (CCETP), publié mercredi, indique également que le quartier général national de la GRC et plusieurs divisions n’ont effectué aucun examen de leur conformité à sa politique.

De plus, la formation nationale liée aux services de police dépourvus de préjugés comporte un certain nombre de lacunes, selon le rapport.

La CCETP estime que le profilage fondé sur des motifs autres que la race, y compris la religion ou l’origine ethnique, devrait également être interdit.

«Nous recommandons à la GRC de revoir sa politique nationale et d’élargir l’interdiction du profilage racial à toutes les formes de profilage fondé sur les préjugés», a déclaré la présidente de la commission, Michelaine Lahaie, dans un communiqué.

La CCETP a proposé que la politique de la police nationale devrait exiger une formation récurrente sur les préjugés.

«De l’avis des représentants de la Commission, il est peu probable qu’une formation ponctuelle et définitive donne le résultat souhaité, car la recherche d’un changement durable nécessite un apprentissage durable», indique le rapport.

La GRC ne disposait pas de suffisamment de données sur la conduite des agents, ce qui compromet sa capacité d’évaluer adéquatement l’efficacité du modèle de services de police dépourvus de préjugés, a révélé la commission. 

La collecte de données pourrait mettre en évidence les lacunes dans les politiques ou la formation, ainsi  permettre de mener une évaluation comprenant des résultats mesurables. La GRC pourrait alors lutter de manière proactive contre les préjugés, mentionne le rapport.

La GRC devrait également envisager d’autres moyens pour évaluer dans quelle mesure elle se conforme à sa politique, a déclaré la commission.

Le rapport a conclu qu’il devrait y avoir une obligation d’examiner périodiquement la manière dont la politique est appliquée et de partager les résultats avec le public.

Mme Lahaie croit que combler ces lacunes aidera la GRC à renforcer la confiance du public, «particulièrement les collectivités qui pourraient se sentir ciblées par la police».

Dans sa réponse au rapport, la commissaire de la GRC, Brenda Lucki, a souscrit aux conclusions de la commission et appuyé toutes ses recommandations.

«La GRC s’emploie à lutter contre la discrimination systémique, les services de police discriminatoires et les iniquités sur tous les fronts, notamment en renforçant la responsabilisation et la transparence des politiques, des programmes et des opérations de la GRC», a conclu Mme Lucki.

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