QUÉBEC — Le premier ministre français Gabriel Attal se dit «très préoccupé» par la surutilisation des écrans chez les enfants, jusqu’à appréhender une «catastrophe sanitaire et éducative».
M. Attal visitait l’école primaire de l’Ancrage à Québec, vendredi, en compagnie du premier ministre François Legault, du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, et de la directrice de l’école, Patricia Boulé.
Il leur a rapporté qu’en France, des enseignants lui disent que les enfants âgés de 5-6 ans, qui font leur cours préparatoire, ont du mal à se concentrer et sont moins patients.
«C’est probablement lié aux écrans», a-t-il affirmé, expliquant avoir pris connaissance d’une récente étude qui montre qu’à l’âge de six ans, un enfant passe autant de temps dans l’année devant un écran que dans la classe.
«C’est une possible catastrophe sanitaire et éducative qui est devant nous, s’est inquiété le dignitaire. C’est aussi beaucoup l’éducation à la parentalité.»
M. Legault a alors acquiescé, en disant: «C’est ça, on peut agir dans les écoles, dans les services de garde. À la maison, bien là, il faut aussi responsabiliser les parents.»
Depuis le 1er janvier, au Québec, le téléphone cellulaire est banni des salles de classe au public, sauf exceptions, mais le Parti québécois demande depuis des mois au gouvernement d’en faire plus pour protéger les jeunes.
«Est-ce que vous avez ça?» a demandé François Legault à M. Attal, en parlant de l’interdiction des cellulaires.
Le premier ministre français lui a répondu que le téléphone cellulaire est interdit dans toutes les écoles primaires et les collèges en France depuis 2018. «On a été un des premiers pays au monde à le faire.»
«Il y en a qui souhaitent qu’on fasse comme chez vous, qu’on interdise pendant toute la journée. On n’est pas rendu là», est intervenu Bernard Drainville. «Je pense que c’est important», a répliqué aussitôt Gabriel Attal.
François Legault lui a demandé s’il y a eu de la «résistance» en France au sujet de cette mesure. «Pas tant que ça, a dit M. Attal. En tout cas pas chez les Français. (…) Chez les élèves, forcément un peu.»
Lors de sa visite à l’école de l’Ancrage, M. Attal a remarqué la présence de tableaux numériques dans toutes les classes. «Sinon, quel usage vous avez des écrans?» a-t-il demandé.
Mme Boulé lui a expliqué que les élèves de 5e et 6e année ont un Chromebook chacun, et que pour les autres, il y a un «plan de déploiement du numérique» qui permet à chaque année d’augmenter le ratio d’appareils.
