Le syndicat adresse un avis de grève de 72 heures au CPKC

Rosa Saba, La Presse Canadienne
Le syndicat adresse un avis de grève de 72 heures au CPKC

CALGARY — Plus de 9000 travailleurs des deux principales compagnies ferroviaires canadiennes pourraient être en grève ou en lock-out à compter de jeudi, ce qui perturberait les chaînes d’approvisionnement sur lesquelles comptent de nombreuses industries.

Le syndicat représentant des milliers de travailleurs de la compagnie ferroviaire Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) a annoncé avoir signifié un avis de grève de 72 heures à la compagnie ferroviaire.

La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada a publié un communiqué de presse indiquant que si les parties ne parviennent pas à une entente de dernière minute, les travailleurs cesseront de travailler à compter de 00 h 01, heure de l’Est, jeudi.

Peu de temps après la déclaration du syndicat, la compagnie ferroviaire Canadien National (CN) a émis un avis indiquant qu’elle avait l’intention de mettre les travailleurs en lock-out à la même date, à moins qu’une entente ou un arbitrage exécutoire ne soit conclu.

La compagnie affirme qu’aucun progrès significatif n’a eu lieu malgré les négociations collectives du week-end.

«À moins qu’il n’y ait une résolution immédiate et définitive du conflit de travail, le CN n’aura d’autre choix que de poursuivre la fermeture progressive et échelonnée de son réseau, ce qui aboutirait à un lock-out», a affirmé l’entreprise dans un communiqué.

Le CPKC et la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada ont tous deux suspendu leurs expéditions en prévision d’éventuels arrêts de travail impliquant 9300 travailleurs des deux compagnies ferroviaires.

Jeudi, le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a rejeté une demande du CN d’imposer un arbitrage exécutoire, affirmant qu’il souhaitait que la compagnie négocie de bonne foi.

Le syndicat a répondu à l’annonce faite dimanche par le CN dans un communiqué de presse accusant l’entreprise d’être «prête à mettre en péril l’économie canadienne et à prendre en otage les chaînes d’approvisionnement pour améliorer ses résultats financiers».

Un porte-parole du CPKC a renvoyé La Presse Canadienne à des déclarations antérieures. Vendredi, la compagnie a déclaré qu’elle s’engageait à négocier de bonne foi et a réitéré une offre permanente pour résoudre le problème par arbitrage exécutoire.

«Alors que le CPKC continue de transporter autant de marchandises que possible avant un éventuel arrêt de travail, nous prenons des mesures pour un arrêt sécuritaire et ordonné des opérations ferroviaires au Canada», a indiqué l’entreprise dans un communiqué, vendredi.

Le CPKC avait précédemment signifié un avis de lock-out au syndicat pour 00 h 01 jeudi.

Le syndicat a affirmé qu’il était obligé de signifier un avis de grève à la compagnie pour protéger les travailleurs.

«Nous ne prenons pas cette décision à la légère, mais les actions imprudentes du CPKC nous ont forcé la main. En mettant unilatéralement nos membres en lock-out et en modifiant les termes des conventions collectives, ils les privent de protections essentielles», a déclaré le président Paul Boucher, dans le communiqué.

Le porte-parole du CPKC, Patrick Waldron, a affirmé que l’entreprise conteste l’affirmation du syndicat selon laquelle le CPKC modifie unilatéralement les termes des conventions collectives.

Dans son communiqué de vendredi, l’entreprise a dit que pour ses travailleurs des trains et des locomotives, elle «se concentre sur un renouvellement de contrat de style statu quo couvrant trois ans avec des augmentations salariales compétitives qui sont cohérentes avec les accords récents avec d’autres syndicats ferroviaires et maintiennent le statu quo pour toutes les règles de travail». L’entreprise a soutenu que cette offre «est entièrement conforme aux nouvelles exigences réglementaires en matière de repos».

Pour les contrôleurs de la circulation ferroviaire, la compagnie a déclaré avoir proposé un accord renouvelé qui permettrait des augmentations salariales compétitives.

Dimanche, environ 10 heures avant que le syndicat ne publie sa déclaration sur l’avis de grève, M. MacKinnon a publié sur le réseau social X que les deux compagnies ferroviaires continuaient de négocier avec le syndicat aux côtés de médiateurs fédéraux.

Selon l’Association des chemins de fer du Canada, les lignes ferroviaires transportent chaque jour des marchandises d’une valeur de plus d’un milliard de dollars. Plus de la moitié des exportations du pays voyagent par train.

– Avec des informations de Christopher Reynolds

Entreprises dans cette dépêche : (TSX : CP, TSX : CNR)

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