Les appels de victimes augmentent avec l’histoire d’abus de la fille d’Alice Munro

Nicole Ireland, La Presse Canadienne
Les appels de victimes augmentent avec l’histoire d’abus de la fille d’Alice Munro

TORONTO — Un organisme de soutien aux victimes d’abus sexuels dans l’enfance affirme avoir constaté une augmentation des appels depuis que la fille d’Alice Munro a rendu publique, il y a un mois, son histoire d’abus commis par son beau-père.

La coordonnatrice de l’accueil de The Gatehouse a déclaré que 81 survivantes ont contacté l’agence, basée à Toronto, pour obtenir de l’aide depuis que l’essai d’Andrea Skinner a été publié dans le «Toronto Star» le 7 juillet.

Une grande partie d’entre elles ont fait référence spécifiquement à l’histoire de Mme Skinner et à la couverture médiatique qui l’a entourée, a déclaré Karen MacKeigan à La Presse Canadienne, mercredi.

L’essai décrit la douleur de Mme Skinner lorsque Mme Munro, l’auteure canadienne lauréate du prix Nobel, a découvert les abus de son mari, Gerald Fremlin, mais a quand même choisi de rester avec lui.

Avant le 7 juillet, le mois le plus occupé de The Gatehouse cette année avait été janvier, où l’organisme avait reçu des nouvelles de 35 survivantes, a avancé Mme MacKeigan.

En plus des 81 survivantes, les demandes de renseignements ont augmenté de la part de personnes et d’organismes qui tentent d’apporter du soutien aux autres, a-t-elle témoigné, soulignant que l’afflux d’appels provenait de diverses régions du Canada, ainsi que des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Australie.

Arthur Lockhart, fondateur de The Gatehouse et président retraité de l’école des services sociaux et communautaires du Humber College, a affirmé que l’augmentation des appels montre à quel point la voix de Mme Skinner «s’est répandue dans le monde entier».

«Je pense que cela témoigne de la force et du courage de tout être humain qui se manifeste pour raconter son histoire», a poursuivi M. Lockhart.

Dans son essai, Mme Skinner a déclaré qu’elle s’était tournée vers The Gatehouse pour obtenir de l’aide, des décennies après les abus subis pendant son enfance, et que c’était là qu’elle avait senti que sa voix était enfin entendue.

M. Fremlin a plaidé coupable d’agression indécente devant un tribunal de Goderich, en Ontario, le 11 mars 2005, mais cet aveu n’était pas largement connu avant l’essai de Mme Skinner.

Mme MacKeigan a constaté une augmentation du nombre de survivants plus âgés qui ont contacté l’association au cours du mois dernier.

Malheureusement, de nombreuses personnes qui ont été victimes d’abus sexuels dans leur enfance souffrent jusqu’à l’âge adulte de sentiments de honte, de culpabilité et de peur, a déploré M. Lockhart.

«Il n’est pas rare que des gens de 60, 50, 40 ou 70 ans montent ces cinq marches à la guérite. Quelqu’un qui avait 80 ans est monté sur ces marches pour dire qu’il portait cela dans son sac à dos invisible — cette douleur et cette angoisse, etc. — pendant toutes ces décennies», a-t-il relaté.

La couverture médicale de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La PC est seule responsable de ce contenu.

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