MONTRÉAL — Les employeurs du port de Montréal ont présenté jeudi leur offre «finale et globale» aux débardeurs. En cas de refus de cette proposition, ils déclencheront un lock-out dimanche soir à 21 heures.
Selon l’Association des employeurs maritimes (AEM), la plus récente offre prévoit une augmentation salariale de plus de 20 % sur six ans, soit 3 % par année pour quatre ans et 3,5 % pour les deux années subséquentes, incluant une rétroaction pour le début de 2024.
Le syndicat des débardeurs s’était déjà dit prêt à accepter les augmentations de salaire qui ont été accordées aux débardeurs des ports de Vancouver et Halifax, soit 20 % sur quatre ans.
L’AEM souligne qu’au terme du contrat de travail qu’elle propose, la rémunération globale moyenne d’un débardeur s’élèverait à plus de 200 000 $ par année. Elle précise que les augmentations proposées s’appliqueraient aussi au régime de retraite et aux avantages sociaux.
En contrepartie, l’AEM demande aux débardeurs un délai minimum d’une heure pour signaler une absence avant un quart de travail, afin de «réduire les enjeux liés à la gestion des absences qui affectent les opérations quotidiennes de manière importante».
Les employeurs exigent une réponse du Syndicat des débardeurs du port de Montréal, une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique, affilié à la FTQ, d’ici 20 heures dimanche soir. En cas de refus, ils déclencheront un lock-out une heure plus tard.
Lors d’un lock-out, «seuls les services essentiels et les activités qui ne sont pas reliées au débardage se poursuivront au port de Montréal», a fait savoir l’AEM.
Selon les employeurs, la négociation actuelle «a des conséquences majeures pour les entreprises du Québec et du Canada», puisque la valeur des marchandises qui transitent par le port de Montréal atteint près de 400 millions $ par jour, générant 268 millions $ en activité économique.
L’AEM demeure donc «disposée à collaborer à toute initiative qui pourrait être proposée par le ministre du Travail en vue d’en arriver à une entente satisfaisante entre les parties le plus rapidement possible», a-t-elle assuré.
Depuis le 31 octobre, une grève partielle illimitée des débardeurs paralyse deux terminaux du port de Montréal, soit ceux de Viau et Maisonneuve, qui sont exploités par l’entreprise Termont.
De plus, les débardeurs refusent de faire des heures supplémentaires depuis le 10 octobre.
À la mi-octobre, le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, avait proposé aux parties de recourir à un médiateur spécial, mais son offre n’a pas abouti. Plus tôt cette semaine, il a confirmé que son offre était toujours sur la table.
Les négociations pour renouveler la convention collective des 1200 débardeurs durent depuis un an. La précédente négociation, en 2021, avait pris fin par une loi spéciale forçant le retour au travail.