Les plus aisés devraient faire don de leur 500 $, estime le Parti québécois

Caroline Plante, La Presse Canadienne
Les plus aisés devraient faire don de leur 500 $, estime le Parti québécois

QUÉBEC — Les Québécois mieux nantis pour qui le 500 $ du gouvernement est peut-être moins utile devraient le remettre à une œuvre de charité, croit le Parti québécois (PQ). 

Mercredi, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, et son leader parlementaire, Martin Ouellet, y sont allés de cette suggestion en point de presse à l’Assemblée nationale.

Ils réagissaient à la mesure phare du budget 2022-2023 présenté la veille, qui consiste à verser cette année 500 $ à chaque Québécois dont le revenu annuel est inférieur à 100 000 $.   

M. Ouellet a déclaré que faire un don était le «geste de solidarité» à poser, dans le contexte où les banques alimentaires et les groupes communautaires sont toujours sous pression.

«Alors, ceux et celles qui pensent que ce 500 $-là ne sera pas utile, rendez-le utile à la société. Donnez ça aux groupes communautaires», a-t-il lancé.

D’ailleurs, M. St-Pierre Plamondon a annoncé que les élus du PQ qui toucheraient cette somme s’engageaient à la remettre en don à un organisme qui prend soin des gens dans le besoin. 

Il a mis les députés caquistes au défi d’en faire autant. 

Le chef péquiste a dit trouver «indécent» de verser «plus d’un milliard auprès de groupes qui n’ont pas de difficultés à boucler leur budget, alors que d’autres ont de la misère à trouver un toit».

Pour le député Sol Zanetti, de Québec solidaire, c’est un «scandale» que des élus pourront toucher 500 $.

«J’aimerais bien ça savoir il y a combien de députés caquistes qui vont le recevoir. J’aimerais ça savoir s’ils ont honte», a-t-il fulminé. Il s’est engagé à remettre son chèque aux banques alimentaires de sa circonscription de Jean-Lesage, à Québec.

Legault défend la classe moyenne

La cheffe libérale Dominique Anglade a pour sa part affirmé qu’elle n’était pas «paternaliste», donc qu’elle laisserait «les gens décider par eux-mêmes, selon leurs besoins, ce qu’ils veulent faire».

«Une chose est claire, par contre: le gouvernement aurait pu faire le choix de cibler davantage pour aider des gens qui sont davantage dans le besoin», a-t-elle déclaré.

Plus tard, en mêlée de presse, le premier ministre François Legault a lui aussi plaidé le libre choix.

«J’espère que tous les gens aident les organismes qui sont dans le besoin, a-t-il commencé. Maintenant, c’est à chaque Québécois de décider ce qu’ils font avec cet argent-là.»

Face aux oppositions qui «auraient préféré qu’on donne le chèque seulement aux plus démunis», le premier ministre s’est porté en grand défenseur de la classe moyenne.

«Trop souvent, on oublie la classe moyenne. Puis, ce n’est pas vrai que les gens qui gagnent plus que 40 000 $ ou 50 000 $ par année n’ont pas été affectés par l’inflation», a-t-il martelé.

«Que ce soit une infirmière qui gagne 85 000 $, ou un enseignant, ou un député, je pense que ces personnes-là ont été affectées par cette inflation-là», a renchéri M. Legault.

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