Marineland à l’amende pour avoir gardé des ours dans des enclos trop exigus

Paola Loriggio, La Presse Canadienne
Marineland à l’amende pour avoir gardé des ours dans des enclos trop exigus

TORONTO — Marineland a été condamné à payer près de 85 000 $ d’amendes et de dédommagement après avoir été reconnu coupable en vertu des lois ontariennes sur la cruauté envers les animaux de trois chefs d’accusation liés à la garde de trois ours noirs.

Le montant, proposé conjointement par les avocats de la Couronne et de Marineland, comprend une amende de 15 000 $ pour chacun des ours, une suramende compensatoire de 25 % et une restitution de 28 000 $ pour la garde des ours après leur saisie par des agents de protection des animaux.

L’attraction touristique de Niagara, en Ontario, a été reconnue coupable en mars de ce qui semble être sa première condamnation en vertu des lois sur la cruauté envers les animaux.

Un exposé conjoint des faits lu au tribunal plus tôt cette année indiquait que les ours — Slash, Toad et Lizzy — vivaient dans de petits enclos avec un accès inadéquat à l’eau pendant des mois.

Les enclos mesuraient 48 pieds carrés, les deux femelles, Toad et Lizzy, en partageant un.

La déclaration indique que les inspecteurs du bien-être animal ont visité Marineland début juin 2021 et ont rapidement donné des ordres au parc, notamment que les ours aient des enclos d’au moins 5000 pieds carrés s’ils sont seuls et un accès à des sources d’eau.

Des mois plus tard, les progrès n’avaient pas été suffisants sur les enclos, a précisé jeudi le tribunal dans une déclaration mise à jour, et les services de protection des animaux ont finalement retiré les trois ours des soins du parc.

Une avocate représentant Marineland a plaidé au tribunal jeudi que les ordres avaient été donnés pendant la pandémie de COVID-19 et qu’il était difficile de trouver du personnel pour effectuer les travaux de menuiserie nécessaires pour améliorer les enclos, mais que des efforts étaient en cours au moment où les ours ont été retirés.

Michelle Psutka a ajouté que la peine représente une amende «importante».

«Il s’agit d’une première infraction pour Marineland, et encore une fois, nous avons affaire à un cas de non-respect, pas à un cas de constat de cruauté envers les animaux», a-t-elle relevé dans ses observations.

Marineland a jusqu’à la fin septembre pour payer les frais de restitution, qui, selon la Couronne, sont basés sur les coûts de 145 $ par jour pour prendre soin de deux des ours pendant environ six mois avant qu’ils ne soient amenés dans un enclos permanent dans un centre faunique.

La juge de paix supervisant l’affaire a affirmé qu’elle était convaincue que la peine proposée conjointement répondait au besoin de dissuasion ainsi qu’à tous les facteurs aggravants et atténuants.

Animal Justice, une organisation de défense du droit animalier, a exprimé sa déception que les procureurs n’aient pas demandé une ordonnance interdisant à Marineland d’avoir d’autres animaux et qu’aucune mesure corrective en cours n’ait été imposée.

Cependant, l’organisation — qui a tenté en vain de participer à la détermination de la peine en tant qu’intervenante — a salué la décision comme étant historique, car elle marque la première fois que le zoo et l’aquarium en bord de route font face à des conséquences juridiques pour des infractions au bien-être animal.

«Aujourd’hui, marque un tournant dans la lutte pour protéger les animaux vulnérables contre les abus à des fins de divertissement», a déclaré Camille Labchuk, la directrice exécutive de l’organisation, dans un communiqué.

La province enquête sur le parc depuis quatre ans.

Une orque, 14 bélugas et un dauphin sont morts au parc depuis 2019. Actuellement, 15 ours vivent à Marineland.

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