McGill abandonne son recours contre les manifestants propalestiniens

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne
McGill abandonne son recours contre les manifestants propalestiniens

MONTREAL — L’Université McGill a retiré sa demande d’injonction contre les occupants d’un campement propalestinien, un peu plus de deux semaines après que l’établissement a démantelé les installations au centre-ville de Montréal.

Dans un bref communiqué, l’université a confirmé avoir retiré sa requête, car il n’était «plus nécessaire en raison du démantèlement du camp le 10 juillet». À cette date, McGill avait embauché une firme de sécurité privée pour démanteler le campement qui se trouvait dans le terrain inférieur de l’école depuis la fin avril.

Les manifestants avaient clôturé une zone et installé des tentes le 27 avril, à la suite d’une vague de manifestations similaires sur les campus aux États-Unis liées à la guerre entre Israël et le Hamas. Ils avaient exigé que McGill se retire des entreprises qu’ils jugeaient «complices» de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et qu’elle coupe les liens avec les institutions israéliennes.

À la mi-mai, l’université n’avait pas réussi à obtenir une ordonnance judiciaire d’urgence obligeant la police à faire évacuer les manifestants. Un juge de la Cour supérieure du Québec ayant conclu que l’établissement n’avait pas prouvé que la situation au campement était suffisamment urgente pour justifier la mesure.

Cette affaire était pendante devant les tribunaux pour être entendue sur le fond et toutes les parties devaient se rendre au palais de justice de Montréal jeudi pour une audience. Aucun des avocats ne s’est toutefois présenté. Plus tard, les avocats de McGill et de certains groupes de protestation ont confirmé que l’université avait abandonné la demande d’injonction.

Par ailleurs, deux étudiants de McGill ont également tenté en mai de faire fermer le campement, affirmant qu’ils ne se sentaient pas en sécurité. Même si un juge avait estimé que les manifestants occupaient illégalement le campus, il n’avait pas ordonné leur expulsion.

McGill a alors choisi d’emprunter la voie de la sécurité privée. «Le propriétaire d’un bien a tout à fait le droit de demander aux personnes qui occupent son bien sans autorisation d’en sortir», avait alors indiqué l’université dans un communiqué pendant que se déroulait l’opération de démantèlement.

Deep Saini, recteur de McGill, avait qualifié le campement de «foyer d’intimidation et de violence fortement fortifié, organisé en grande partie par des individus qui ne font pas partie de notre communauté universitaire».

Dans une mise à jour jeudi, l’université a annoncé qu’elle se préparait à rouvrir son campus du centre-ville, dont l’accès a été largement restreint depuis la suppression du camp. Les restrictions devraient encore s’assouplir la semaine prochaine et le plan est de retourner sur un campus ouvert au moment où la session d’automne commencera.

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