Mélanie Joly participe au sommet ministériel de Paris sur l’aide au Liban

Dylan Robertson, La Presse Canadienne
Mélanie Joly participe au sommet ministériel de Paris sur l’aide au Liban

OTTAWA — Une coalition de groupes canadiens tire la sonnette d’alarme concernant le manque de dons pour aider à la crise humanitaire au Liban, alors que la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, participe à une conférence internationale sur le Liban, alors que les dirigeants tentent d’aider ce pays à faire face aux dommages causés par les frappes aériennes israéliennes.

La France accueille jeudi à Paris une réunion des ministres de dizaines de pays sur le thème du soutien au peuple et à la souveraineté du Liban. Un cinquième de cette somme est destiné à l’armée du pays, tandis que le reste doit servir à l’aide humanitaire.

La conférence internationale a trois objectifs, dont la nécessité de respecter une motion des Nations unies de 2006 qui demandait la fin des combats entre Israël et le Hezbollah, ainsi que le renforcement du soutien aux institutions libanaises comme l’armée.

Mais l’accent a surtout été mis sur le besoin d’aide d’urgence, et la France affirme que la conférence a permis jeudi de recueillir 1 milliard $ de promesses de dons.

Le Canada n’a pas annoncé de nouveaux fonds, mais Affaires mondiales Canada indique qu’Ottawa a alloué un peu moins de 50 millions $ au Liban cette année en aide humanitaire.

Un manque d’engouement pour les dons

Les organismes de bienfaisance canadiens affirment qu’ils n’atteignent pas l’objectif fixé avec Ottawa pour égaler les dons.

Le gouvernement fédéral s’est engagé à doubler chaque dollar collecté par la Coalition humanitaire jusqu’au 3 novembre, jusqu’à un maximum de 3 millions $. Le financement est destiné à des organismes de bienfaisance comme Oxfam, Save the Children et World Vision pour fournir des choses comme des abris d’urgence et une assistance médicale.

Jeudi, l’organisme a déclaré avoir recueilli 1,825 million $, alors qu’Ottawa s’est engagé à verser jusqu’à 3 millions $.

Le directeur exécutif de la coalition, Richard Morgan, a regretté que l’accent soit mis sur la géopolitique de la guerre, au lieu du carnage qui en a résulté. Il estime que cela pourrait être à l’origine du manque d’engouement des donateurs.

«C’est inquiétant, pour être honnête, a déclaré M. Morgan. Ça va à un rythme beaucoup plus lent que, par exemple, la façon dont les Canadiens se sont mobilisés en 2020 après l’explosion dans le port de Beyrouth.»

Il craint qu’une épidémie ne se déclare dans les abris improvisés qui doivent encore être aménagés pour l’hiver. M. Morgan a déclaré que les dons aident à tout, de la réunion des enfants et des parents qui ont été séparés jusqu’à la fourniture de produits d’hygiène féminine. Il a affirmé qu’un don de 35 $ permet de nourrir une famille typique pendant une semaine.

«Même si de nombreux Canadiens sont aux prises avec de nombreux problèmes ici, je pense que beaucoup d’entre nous peuvent se permettre de faire quelque chose pour aider les gens dans leur moment de besoin», a-t-il déclaré.

Entre-temps, les ministres se sont réunis à Paris pour une réunion sous le thème du soutien au peuple et à la souveraineté du Liban.

En plus des promesses de financement, les participants au sommet ont discuté de la nécessité pour Israël et le Hezbollah de respecter une motion des Nations Unies de 2006 qui appelait à la fin des combats, ainsi qu’à renforcer le soutien à la sécurité dans le pays.

Israël a frappé des immeubles d’appartements et des emplacements près des hôpitaux qui, selon l’État hébreu, ciblent les actifs du Hezbollah dans le but d’arrêter les roquettes lancées par des groupes militants.

Les responsables libanais affirment que les frappes aériennes ont tué 2500 personnes et l’ONU affirme qu’un million de personnes ont été déplacées au Liban.

Mercredi, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a publié de sombres estimations économiques pour le pays, où la pauvreté a déjà triplé entre 2012 et 2022.

L’agence onusienne estime que la guerre pourrait réduire de 9,2 % le produit intérieur brut du Liban cette année. Le pays compte déjà le plus grand nombre de réfugiés par habitant de tous les États membres, depuis la guerre civile syrienne.

À Ottawa, les bureaucrates ont averti jeudi les députés qu’il faudrait des années pour réparer les dégâts au Liban, dans la bande de Gaza et au-delà.

«Ce sont des sommes astronomiques», a indiqué Alexandre Lévêque, haut fonctionnaire d’Affaires mondiales Canada, devant la commission des affaires étrangères de la Chambre.

«La meilleure chose que la communauté internationale puisse faire en ce moment est de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin aux combats, afin que la reconstruction puisse commencer.»

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