Menace de grève des chargés de cours à l’Université Laval à compter de jeudi

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Menace de grève des chargés de cours à l’Université Laval à compter de jeudi

MONTRÉAL — Les chargés de cours de l’Université Laval, à Québec, menacent de tenir quatre journées de grève à compter de jeudi, si aucune entente n’intervient d’ici là quant au renouvellement de leur convention collective.

Le syndicat détient un mandat de 10 jours de grève à exercer au moment opportun. Le cas échéant, il s’agirait des quatre premières journées de grève à même ce mandat.

Des négociations intensives ont lieu mardi et mercredi, avec l’aide d’un conciliateur, dans le but d’éviter le débrayage, a fait savoir en entrevue le président du Syndicat des chargés de cours, Louis Émond.

«On a deux jours pour négocier. On est rendu dans un moment de rapport de forces. Nos arguments rationnels, on les a tous exposés», a lancé M. Émond.

Est-ce réaliste de penser régler d’ici le déclenchement de la grève, alors que la convention est échue depuis décembre 2022? «On a un espoir, mais… L’espoir fait vivre», a lancé M. Émond.

La direction de l’Université Laval, de son côté, a confirmé que «les parties sont en négociation aujourd’hui et demain et on souhaite en venir à une entente le plus rapidement possible». 

Les négociations achoppent maintenant sur les salaires. Ces chargés de cours réclament une rémunération comparable à celle qui est offerte dans d’autres universités du Québec et qui tient compte de l’inflation. M. Émond cite par exemple les cas de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui a un campus à Québec, et de l’Université du Québec à Rimouski, qui a un campus à Lévis.

La direction de l’université assure que «les conditions de travail des chargées et chargés de cours de l’Université Laval sont concurrentielles et nous souhaitons leur offrir une indexation convenable, en respect de la capacité de payer de l’Université».

Les clauses normatives sont pratiquement réglées, puisqu’une négociation accélérée, depuis la mi-janvier, a permis de réaliser des progrès à ce chapitre.

La direction de l’université a confirmé que «depuis l’arrivée du conciliateur, les parties se sont entendues sur tous les éléments du volet normatif et il ne reste que la question salariale à régler».

Le syndicat de 1700 membres est rattaché à la Fédération nationale des enseignants du Québec, qui est affiliée à la CSN.

L’an passé, ce sont les professeurs de l’Université Laval qui avaient débrayé, en février et mars, avant d’en venir à une entente avec la direction de l’université.

«Une grève des chargées et chargés de cours ne serait pas sans conséquence pour les étudiantes et les étudiants et compliquerait le déroulement de la session. Nous comprenons que les impacts pourraient être importants et l’Université Laval met tout en œuvre pour favoriser la conclusion d’une entente dans les meilleurs délais, pour le bien de l’ensemble de la communauté universitaire. Nous sommes très sensibles au fait que 67 % des étudiantes et étudiants inscrits à la session d’hiver ont au moins un cours offert par une personne chargée de cours», ajoute la direction de l’université.

M. Émond, du syndicat, affirme aussi qu’une éventuelle grève «rendrait la session plus difficile» pour les étudiants et minerait les relations du travail, «l’ambiance dans la communauté».

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