Milliard veut une «profession de foi envers le Québec» des candidats du fédéral

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Milliard veut une «profession de foi envers le Québec» des candidats du fédéral

GATINEAU — Les candidats qui veulent succéder à Dominique Anglade provenant du fédéral devront faire une «profession de foi envers le Québec», croit l’aspirant chef Charles Milliard qui «craint» que le Parti libéral du Québec (PLQ) ne devienne une succursale de son grand frère à Ottawa.

«Je pense que le PLQ est un parti parapluie qui rassemble toutes les forces au fédéral et au provincial. Je veux qu’on soit le plus inclusif possible. Alors s’il y a des gens du fédéral qui se présentent, ils vont devoir faire, j’imagine, une profession de foi envers le Québec et expliquer comment ils peuvent incarner le renouveau», a-t-il affirmé en marge du caucus libéral à Gatineau.

Questionné sur ce qu’il entendait par «profession de foi», il a plutôt parlé de la sienne en disant que c’était notamment d’être «extrêmement focusé sur l’identité québécoise».

«L’identité québécoise c’est la valorisation de toutes les différentes cultures et communautés au Québec. C’est de parler à la majorité francophone dans un langage qui est très clair et qui fait rêver aussi les Québécois», a ajouté Charles Milliard.

Un autre candidat officiellement dans la course, l’ex-ministre fédéral, Denis Coderre, était absent du caucus du PLQ mardi.

Le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez – qui n’était pas présent non plus à Gatineau – maintient le suspense quant à ses intentions sur la chefferie.

«Extrême centre»

Charles Milliard a réitéré qu’il allait se présenter aux élections de 2026 qu’il gagne la course ou non. Il n’a toutefois pas encore décidé dans quelle circonscription, mais ce ne sera pas sur l’île de Montréal.

L’aspirant chef libéral aussi exclut également Terrebonne, qui deviendra vacante avec la démission du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

Questionné sur ses positionnements politiques, il a dit qu’il voulait faire du développement «économique de façon importante et assumée pour financer le progrès social».

«Ça me semble être de l’extrême centre, mais si vous voulez que je vous donne une couleur politique, je pourrais dire peut-être de centre-droit», a-t-il affirmé.

Un autre candidat déclaré, l’avocat fiscaliste Marc Bélanger, était aussi présent lors du caucus du PLQ. Questionné sur son déficit de notoriété, il affirme être prêt à relever le défi.

«Je pense que ma candidature est certainement sérieuse avec mon background économique et mon implication. Ça fait plus de 20 ans que je m’implique en politique (…) et je peux vous garantir qu’il y a des choses que je vais faire qui vont faire en sorte de me donner de la notoriété et de me faire connaître de la population», a-t-il affirmé dans sa première mêlée de presse.

Talonné de questions par les journalistes présents à Gatineau, le député libéral de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, a refusé de dire qu’il serait de la course même si tout pointe dans cette direction. Il est en réflexion depuis plusieurs mois.

«Ma priorité est de représenter les citoyens de Marguerite-Bourgeoys, de un. De deux, travailler à m’assurer que les dossiers en économie, en finance et en innovation soient bien avancés pour le PLQ. Troisièmement, si je lance ma candidature pour la course à la chefferie, ça sera de travailler, évidemment, pour gagner cette course à la chefferie», a-t-il expliqué.

Caucus pour la rentrée

Les députés du PLQ sont réunis en caucus présessionnel à Gatineau, en Outaouais, du 3 au 5 septembre. C’est l’occasion pour les élus de préparer les thèmes et les orientations qu’ils souhaitent mettre de l’avant lors de la prochaine session parlementaire à l’Assemblée nationale.

Les libéraux veulent continuer de mettre la pression sur le gouvernement Legault, notamment sur la question des finances publiques. Rappelons que son dernier budget prévoit un déficit de 11 milliards $. La Coalition avenir Québec et le PLQ se disputent d’ailleurs le titre de parti de l’économie.

Bien que la course à la chefferie commence à susciter plus d’intérêt, elle risque de monopoliser beaucoup d’espace médiatique au détriment des élus libéraux qui vont vouloir mettre leurs dossiers de l’avant.

Les défis à relever sont déjà nombreux pour le prochain chef des libéraux: l’aiguille des sondages ne bouge pas en leur faveur, leur appui chez les francophones est famélique, les jeunes ont déserté le parti et il doit reconquérir les régions du Québec.

La course débute officiellement en janvier 2025. Le nouveau chef libéral sera choisi à l’été de cette même année.

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