FREDERICTON — Susan Holt, première ministre désignée du Nouveau-Brunswick, a rencontré jeudi son équipe libérale nouvellement élue et a annoncé ses principales priorités pour les semaines à venir.
Ayant déjà annoncé la composition de l’équipe de transition composée de quatre personnes, Mme Holt a confirmé qu’elle et les autres prêteraient officiellement serment comme membres de l’Assemblée législative le 2 novembre.
«Ce gouvernement Holt va se mettre au travail sans tarder, et le travail a déjà commencé», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Fredericton après avoir terminé sa première rencontre en personne avec les 30 autres membres du caucus libéral.
«Nous allons guider le Nouveau-Brunswick à travers les défis auxquels nous sommes confrontés dans les domaines de la santé, du logement et de l’éducation.»
Lors des élections provinciales de lundi, les libéraux ont remporté une majorité convaincante avec 31 des 49 sièges de l’Assemblée législative, tandis que les conservateurs progressistes dirigés par Blaine Higgs en ont remporté 16 et les verts deux.
Jeudi, Mme Holt a déclaré que son gouvernement prévoyait de mettre rapidement en œuvre plusieurs promesses de campagne, notamment l’offre d’incitatifs financiers aux infirmières.
«Nous ne voulons pas perdre une autre infirmière à un moment où notre système de santé est si fragile», a déclaré la première ministre Holt aux journalistes réunis devant un hôtel du centre-ville de Fredericton, tous ses membres se tenant derrière elle.
Elle a expliqué que les libéraux espèrent mettre en œuvre d’autres engagements avant la période des Fêtes, notamment la suppression de la taxe de vente provinciale de 10 % sur les factures d’électricité, l’imposition d’un plafond de loyer et l’élimination de la taxe sur l’essence, ce qui permettra aux automobilistes d’économiser quatre cents par litre d’essence.
La première ministre désignée a également réitéré son engagement électoral à offrir aux femmes un meilleur accès aux services d’avortement en modifiant un règlement provincial connu sous le nom de 84-20. Ce règlement stipule que les avortements ne sont pas admissibles au financement provincial à moins qu’ils ne soient pratiqués dans un hôpital approuvé.
Les avortements chirurgicaux et médicamenteux sont actuellement pratiqués dans les deux hôpitaux de Moncton et l’hôpital de Bathurst. Une clinique d’avortement privée à Fredericton connue sous le nom de Clinique 554 a fermé ses portes en janvier.
Lors d’une visite dans la province en mai, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que la fermeture de la clinique et «le refus (du précédent gouvernement progressiste-conservateur) de permettre aux femmes de choisir réellement ce qui adviendra de leur avenir et de leur corps est une honte».
Lundi, Mme Holt a déclaré : «Nous allons nous assurer que les avortements sont couverts au Nouveau-Brunswick (…) L’avortement est un soin de santé, et les gens du Nouveau-Brunswick ont besoin d’un meilleur accès à l’avortement. Il y a des endroits qui sont prêts à offrir ces services».
Elle a confirmé qu’elle avait rencontré M. Higgs plus tôt dans la journée pour parler de la planification de la transition, mais elle n’a pas révélé les détails de cette discussion. Elle a également confirmé que l’Assemblée législative reprendrait ses travaux le mois prochain, mais elle n’a pas précisé quand.
Sur un autre front, la chef libérale a déclaré qu’elle était préoccupée par la décision du gouvernement libéral fédéral de réduire considérablement les objectifs d’immigration jeudi.
«Je ne pense pas qu’il y ait un seul établissement de soins de longue durée au Nouveau-Brunswick qui serait ouvert aujourd’hui sans les nouveaux arrivants qui sont venus aider à prendre soin des aînés, a-t-elle déclaré. Nous devons être très prudents et réfléchis dans la façon dont nous gérons l’immigration.»
Mme Holt a ensuite suggéré que les nouvelles cibles pourraient également nuire à l’embauche dans le secteur de la construction, aggravant ainsi la crise du logement dans la province, et elle a également souligné la décision d’Ottawa de réduire les permis d’études pour les étudiants internationaux.
«Je suis vraiment préoccupée par ces mesures. Nous devons avoir des discussions réfléchies sur ce dont le Nouveau-Brunswick a besoin pour faire croître son économie, pour relever ses défis en matière de soins de santé et de logement et pour aller de l’avant avec le type de système d’éducation postsecondaire solide dont notre province bénéficie.»