FREDERICTON — Les libéraux du Nouveau-Brunswick ont terminé l’année 2023 avec un trésor de guerre plus important que les progressistes-conservateurs, à quelques mois des élections provinciales.
Les rapports de fin d’année déposés cette semaine par les partis à Élections Nouveau-Brunswick démontrent que les libéraux ont eu un excédent de 319 585 $ et les progressistes-conservateurs, un excédent de 254 035 $.
Pour l’année 2023, les libéraux ont battu les conservateurs en matière de collecte de fonds, recueillant un total de 539 081 $ en contributions, tandis que les progressistes-conservateurs ont amassé 423 355 $.
Les rapports financiers de fin d’année du Parti vert n’étaient pas encore téléchargés sur le site web d’Élections Nouveau-Brunswick.
Les élections provinciales doivent avoir lieu d’ici le 21 octobre, mais le premier ministre progressiste-conservateur Blaine Higgs n’a pas officiellement annoncé quand il appellerait les électeurs aux urnes.
Tom Bateman, directeur du département de sciences politiques à l’Université St. Thomas, a déclaré que même si les libéraux sont en bonne forme et ont plus d’atouts que le parti de M. Higgs, les progressistes-conservateurs ne s’en sortent pas mal non plus.
«Les libéraux sont dans une assez bonne position au début de la campagne. (…) Les conservateurs ne sont pas dans une position aussi mauvaise que je le pensais», a-t-il souligné.
«Il arrive parfois qu’on ne soit pas dans une année électorale, que le parti que vous appuyez est au gouvernement, donc vous n’avez pas besoin de beaucoup le soutenir, car il est déjà aux commandes. Pourtant, les conservateurs ont été plutôt bons pour collecter des fonds au cours d’une année qui n’est pas électorale, même s’ils sont au gouvernement. C’est pourquoi j’ai été surpris.»
M. Bateman a souligné le profil de collecte de fonds plus fort des libéraux, le parti collectant plus d’argent sur à peu près le même nombre de contributions que les progressistes-conservateurs, «ce qui signifie que le contributeur moyen du Parti libéral donnait un peu plus d’argent que le contributeur moyen conservateur».
Le partisan progressiste-conservateur typique, a dit M. Bateman, pourrait avoir «un revenu légèrement inférieur» à celui du partisan libéral typique.
Des contributions hors province
Les conservateurs ont reçu 33 contributions hors province, pour un total de 13 655 $, et les libéraux en ont eu moins de 10, pour un total de 5300 $.
Mario Levesque, professeur agrégé au département de politique et de relations internationales de l’Université Mount Allison, n’était pas surpris par les contributions provenant de l’extérieur de la province pour le Parti progressiste-conservateur, surtout si l’on considère que le parti «a amené des gens de l’Ouest pour l’aider dans sa campagne».
Steve Outhouse, qui a dirigé la campagne électorale de la première ministre de l’Alberta Danielle Smith l’année dernière, a été engagé par M. Higgs pour gérer la campagne des conservateurs.
Le directeur général du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick, Doug Williams, a assuré que les fonds provenant de l’extérieur de la province n’ont aucune influence indue sur la politique du Nouveau-Brunswick. Les conservateurs, a-t-il déclaré, ont recueilli 794 dons de 100 $ ou plus en 2023, ajoutant que 33 d’entre eux provenaient de l’extérieur de la province.
«Les Néo-Brunswickois veulent un gouvernement qui rendra la vie plus abordable et ne remettra pas la province dans le rouge, et ils font un don pour aider à y parvenir», a-t-il déclaré dans un courriel.
«Nos efforts de collecte de fonds en 2023 ont été solides et continuent de l’être à mesure que nous nous rapprochons des élections.»
Hannah Fulton Johnston, directrice générale de l’Association libérale du Nouveau-Brunswick, a dit que le parti ne cherchait pas de dons de l’extérieur de la province et qu’elle n’en sollicitait pas non plus activement.
«(La cheffe libérale Susan Holt) s’est déjà engagée à interdire les dons hors province si elle est élue», a-t-elle rappelé.
«Le faible pourcentage de dons que nous recevons de l’extérieur de la province provient en grande partie d’expatriés du Nouveau-Brunswick, de leur famille et de leurs amis, ce qui entre parfaitement dans la portée des lois provinciales actuelles sur le financement politique.»
La collecte de fonds se déroule «très bien» et les libéraux bénéficient d’un soutien «de tous les coins de la province», a souligné Mme Johnston.
«Les Néo-Brunswickois réagissent positivement à notre message selon lequel il faut un changement de leadership et de gouvernement.»