HALIFAX — Les travailleurs de soutien syndiqués des écoles publiques de la Nouvelle-Écosse réclament des améliorations pour faire face à la violence croissante dans les écoles, quelques semaines seulement avant le retour des élèves en classe.
Le Syndicat canadien de la fonction publique a annoncé jeudi une pétition en ligne et a publié un rapport de 13 pages sur la violence qui touche ses membres lors d’une conférence de presse devant l’hôtel de ville d’Halifax.
La pétition demande l’appui du public pour convaincre les responsables provinciaux d’inclure le personnel de soutien dans l’élaboration de stratégies pour endiguer le problème, tandis que le rapport du syndicat fait écho à de nombreuses conclusions formulées par la vérificatrice générale provinciale Kim Adair, dans un rapport de juin sur la violence dans les écoles.
Nan McFadgen, présidente du SCFP Nouvelle-Écosse, a déclaré que les 5000 travailleurs de soutien de la province finissent par gérer la plupart des incidents violents dans les écoles et qu’ils veulent avoir leur mot à dire dans la résolution du problème. Le syndicat a indiqué que malgré les promesses de consultation au cours de l’été, il n’a pas eu de nouvelles des responsables provinciaux de l’éducation.
«Nous sommes prêts à discuter et nous sommes prêts à faire partie de la solution», a plaidé Mme McFadgen.
Mme Adair a constaté une augmentation des incidents violents dans les écoles, qui sont passés de 17 000 occurrences à 27 000 au cours des sept dernières années. Si la tendance se maintient, le syndicat estime que le nombre d’incidents pourrait atteindre près de 35 000 au cours de la prochaine année scolaire, a prévenu Mme McFadgen.
Toutefois, comme le rapport du vérificateur général, le rapport du SCFP indique que l’ampleur réelle du problème est inconnue en raison du manque de collecte de données.
«Aussi choquant que cela puisse paraître, personne ne sait exactement combien d’incidents violents se produisent dans nos écoles publiques, par des élèves, devant des élèves et contre le personnel de soutien scolaire», indique le rapport.
Selon un sondage réalisé par le syndicat, 43 % des employés de soutien n’ont pas l’impression que leur employeur en faisait assez pour prévenir la violence au travail, tandis que 50 % ont déclaré n’avoir reçu aucune réponse lorsque des incidents violents ont été signalés.
Par ailleurs, 65 % des employés de soutien scolaire ont déclaré avoir été témoins ou victimes de violence dans les écoles chaque semaine, et 31 % ont affirmé avoir été victimes de violence quotidiennement, un chiffre qui grimpe à 52 % chez les aides-enseignants.
Shelley McNeil, présidente de la section locale du syndicat dans la région d’Halifax et intervenante en soins aux enfants et aux jeunes dans les écoles, a mentionné que bon nombre de ses collègues appréhendent leur retour à l’école.
«Ils sont très solidaires et aiment leurs élèves, mais bien sûr, ils ont peur, a rapporté Mme McNeil. Mon école a tellement de besoins pour les élèves, mais il manque de travailleurs de première ligne.»
Le syndicat recommande plusieurs mesures pour lutter contre la violence dans les écoles, notamment l’amélioration des salaires et des avantages sociaux du personnel de soutien et une meilleure formation dans des domaines tels que l’intervention non violente en cas de crise. Il indique également que le personnel de soutien scolaire devrait avoir accès à un outil de signalement en ligne pour signaler les incidents, tandis que la province doit améliorer la collecte et l’analyse des données.
Après la publication du rapport du vérificateur général, la ministre de l’Éducation, Becky Druhan, a annoncé qu’elle s’engageait à revoir le code de conduite régissant la discipline dans les écoles et avait demandé aux enseignants de s’engager à nouveau à enregistrer tous les incidents violents. Le ministère de Mme Druhan s’est également engagé à mettre en œuvre les recommandations du rapport de Mme Adair d’ici le début de l’année scolaire 2025.