Nouvelle-Écosse: une enquête sur la condamnation de Glen Assoun est envisagée

Keith Doucette, La Presse Canadienne
Nouvelle-Écosse: une enquête sur la condamnation de Glen Assoun est envisagée

HALIFAX — L’organisme de surveillance de la police de la Nouvelle-Écosse, la Serious Incident Response Team (SIRT), est en pourparlers avec un organisme civil qui souhaite enquêter sur le rôle de la police dans la condamnation pour meurtre injustifié de Glen Assoun, ont confirmé jeudi des responsables de la justice provinciale.

La ministre de la Justice, Barbara Adams, a donné peu de détails à la suite d’une réunion du cabinet, affirmant seulement que d’autres commentaires viendraient de la SIRT.

«Nous sommes conscients qu’il existe une organisation civile qui est intéressée et disposée à prendre en charge l’affaire, mais elle est actuellement en train de déterminer si elle est en mesure de le faire», a déclaré Mme Adams, qui a reconnu l’urgence de rouvrir le dossier Assoun et n’excluait pas un soutien supplémentaire de la province.

M. Assoun, décédé en juin 2023 à l’âge de 67 ans, a été acquitté en mars 2019 du meurtre de son ex-petite amie, Brenda Lee Anne Way, après avoir passé près de 17 ans en prison. Une évaluation préliminaire du ministère fédéral de la Justice a déterminé que la Gendarmerie royale du Canada avait choisi de ne pas divulguer les théories d’un enquêteur sur les autres suspects du meurtre survenu en 1995 et que la police montée avait détruit la plupart de ces preuves potentielles.

En septembre 2020, le ministre de la Justice de l’époque, Brad Johns, avait demandé à la SIRT d’enquêter pour savoir si la police avait commis une faute criminelle. En mars 2021, il avait été annoncé que l’organisme de surveillance de la police de la Colombie-Britannique avait accepté d’examiner l’affaire, mais en novembre de la même année, il a été révélé qu’elle avait abandonné parce que ses membres étaient trop occupés.

Manque de ressources

La directrice du SIRT, Erin Nauss, a annoncé jeudi qu’elle était en pourparlers avec un autre organisme de surveillance dirigé par des civils depuis la fin de l’année dernière.

«Malheureusement, il n’y a pas grand chose à partager à ce stade car nous sommes toujours en négociations, a mentionné Mme Nauss dans une entrevue. J’ai bon espoir que nous aurons bientôt quelque chose à annoncer.»

La directrice a fait état de lourdes charges de travail et d’un manque général de ressources pour expliquer le «retard inacceptable» dans la reprise de l’enquête depuis que l’agence de la Colombie-Britannique s’est retirée de l’affaire.

«La quasi-totalité des dirigeants des organisations (de contrôle) avec qui j’ai parlé étaient très intéressés à apporter leur aide dans ce dossier, mais ils n’ont pas été en mesure de le faire», a déclaré Mme Nauss. «Le ressourcement est un problème majeur partout au pays.»

Selon Mme Nauss, il est important de reconnaître que la plupart des organismes de surveillance de la police au Canada sont relativement nouveaux, l’Ontario étant la première province à créer une organisation indépendante dirigée par des civils en 1990. Terre-Neuve-et-Labrador a créé son organisme de surveillance de la police en 2019, suivi par la Saskatchewan l’année dernière. L’Île-du-Prince-Édouard ne dispose pas encore d’organisme de surveillance, tandis que le Nouveau-Brunswick est couvert par l’organisme de surveillance indépendant de la Nouvelle-Écosse depuis 2023.

Mme Nauss a confirmé que son agence prendrait en charge les frais de l’enquête sur Assoun.

— Avec des dossiers de Michael MacDonald à Halifax.

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