Ottawa conçoit une stratégie d’IA pour un service public plus efficace

Anja Karadeglija, La Presse Canadienne
Ottawa conçoit une stratégie d’IA pour un service public plus efficace

OTTAWA — Ottawa conçoit une nouvelle stratégie d’intelligence artificielle pour les opérations du gouvernement fédéral, a déclaré lundi la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand.

Lors d’une réunion d’experts à Gatineau, la ministre Anand a parlé d’un grand pas vers une approche fédérale cohérente en matière d’IA. L’objectif est de rendre les opérations gouvernementales plus efficaces et d’améliorer les services aux Canadiens, tout en bonifiant la capacité scientifique et de recherche.

Mme Anand a déclaré que la question est de savoir comment accroître l’efficacité tout en simplifiant également les interactions de la population canadienne, des organisations et des entreprises avec les services fédéraux.

Elle a souligné que l’IA pourrait être utilisée pour automatiser des tâches de routine, mais a déclaré que l’IA générative «ne sera généralement pas utilisée» lorsqu’il s’agit de processus confidentiels comme ceux impliquant des documents confidentiels du cabinet.

La stratégie ne vise pas à réduire le nombre d’emplois dans la fonction publique fédérale, a-t-elle aussi soutenu.

L’initiative comprendra la création d’une division spécifique pour former des fonctionnaires en exercice. Mme Anand a ajouté que le gouvernement s’efforcerait également de recruter «rapidement et de manière compétitive» des personnes qualifiées dans les secteurs technologiques de haut niveau.

Outre la réunion d’experts de lundi, le gouvernement mènera de larges consultations dans les mois à venir avant de dévoiler la stratégie. Il n’y a pas de date limite pour produire la stratégie.

Le gouvernement fédéral a déjà commencé à intégrer l’IA dans ses opérations, en utilisant la technologie de centaines de façons différentes.

En tant que plus grand employeur au Canada, le gouvernement fédéral donne l’exemple aux employeurs du secteur privé, a déclaré Mme Anand.

Elle a affirmé qu’il était nécessaire de trouver un équilibre lorsqu’il s’agit d’utiliser l’IA de manière responsable, ce qui implique notamment de garantir que les lois sur la protection de la vie privée sont respectées et que l’IA n’est pas utilisée à des fins «discriminatoires ou peu recommandables».

Huit autres organisations adhèrent au code de l’IA

Par ailleurs, huit autres organisations ont adhéré au code de conduite volontaire du gouvernement fédéral en matière d’intelligence artificielle.

Ces organisations comprennent le fabricant d’ordinateurs Lenovo, la société de logiciels Salesforce, la société de cartes de crédit Mastercard et la société de systèmes d’entreprise Kyndryl.

Parmi les signataires canadiens figurent le centre technologique de Toronto MaRS Discovery District, l’opérateur de tuteurs virtuels Alloprof, la société de conseil Levio et l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ).

Les adoptants du code lancé l’année dernière doivent accepter de prendre plusieurs mesures visant à réduire les risques liés à l’IA, notamment le contrôle des ensembles de données pour détecter les biais potentiels et la surveillance des systèmes pour détecter les dommages potentiels.

Alors que de grands noms de l’IA comme Cohere, l’Institut Vector et Mila – Institut québécois d’intelligence artificielle – ont déjà accepté le code aux côtés d’entreprises technologiques comme BlackBerry, IBM et Telus, d’autres ont critiqué les lignes directrices.

Le fondateur et PDG de Shopify, Tobi Lütke, a déclaré qu’il ne soutiendrait pas le code parce qu’il affirme que le pays n’a plus besoin d’«arbitres» et doit plutôt encourager les gens à créer des entreprises au Canada.

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