Ottawa doit imposer des tarifs sur les véhicules électriques chinois, dit Poilievre

La Presse Canadienne
Ottawa doit imposer des tarifs sur les véhicules électriques chinois, dit Poilievre

OTTAWA — Le Canada devrait imiter les États-Unis en imposant des tarifs douaniers sur les véhicules électriques et leurs composants produits en Chine, affirme le chef conservateur Pierre Poilievre. Le gouvernement répond que c’est un «hypocrite».

«Nous voulons les emplois pour nos travailleurs, sur notre terre, sous notre drapeau», a déclaré M. Poilievre lors d’une conférence de presse dans une aciérie de l’Ontario.

M. Poilievre a tranché que le premier ministre Justin Trudeau «met en péril des centaines de milliers d’emplois» dans les secteurs de l’acier, de l’aluminium, de l’exploitation minière, de la construction automobile «en permettant à Pékin d’inonder nos marchés de véhicules électriques et d’autres produits fabriqués en Chine à des prix artificiellement bas».

Non seulement cela, il considère que le gouvernement libéral «favorise les dictatures étrangères» puisque les rabais à l’achat d’un véhicule électrique sont aussi valables lorsqu’il est fabriqué en Chine. «C’est ridicule! Ça n’a pas de bon sens», s’est-il insurgé.

Au cabinet de la ministre des Finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland, on est sidéré que M. Poilievre reprenne à son compte la position du gouvernement voulant qu’il soit nécessaire de protéger les travailleurs canadiens de l’automobile des «pratiques commerciales déloyales» de la Chine dans le domaine des véhicules électriques.

Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, la directrice adjointe des communications de Mme Freeland, Katherine Cuplinskas, assure également que le gouvernement «en dira plus à ce sujet prochainement».

«Poilievre arrive dans la conversation avec deux mois de retard et fait preuve d’hypocrisie. Il a un long passé antisyndical et il a travaillé de manière constante pour retarder la mise en œuvre des principaux crédits d’impôt à l’investissement du gouvernement, qui sont essentiels pour garantir la compétitivité du secteur automobile canadien au XXIe siècle», écrit Katherine Cuplinskas.

Mme Cuplinskas a dressé au passage la liste des journées cet été où sa patronne a, «contrairement à Pierre Poilievre», rencontré des représentants des syndicats et de l’industrie.

Vendredi, M. Poilievre a proposé notamment d’instaurer des droits de douane de 100 % sur les véhicules fabriqués en Chine et entrant au Canada, de 50 % sur les semi-conducteurs et les cellules solaires, et de 25 % sur les produits en acier et en aluminium, le graphite, d’autres minéraux essentiels.

Il veut également qu’Ottawa cesse de donner des rabais sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.

À la fin juin, Mme Freeland avait annoncé le lancement d’un processus pour imposer de nouvelles taxes à l’importation sur les véhicules électriques fabriqués en Chine et avait accusé Pékin d’avoir «intentionnellement créé une surcapacité et une offre excédentaire».

La décision intervenait quelques semaines après que les États-Unis et la Commission européenne aient décidé d’imposer leurs propres nouveaux droits d’importation sur les véhicules électriques chinois, invoquant des subventions injustes visant à remplacer les véhicules plus chers fabriqués en Europe et en Amérique du Nord.

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