MONTRÉAL — L’expansion du constructeur naval québécois Davie aux États-Unis s’inscrit dans le cadre de l’attention renouvelée de l’administration Biden à la défense de l’Arctique — et constitue un moyen de contourner une loi protectionniste datant de plusieurs décennies.
Lundi, la Maison-Blanche a annoncé que la société québécoise Davie Shipbuilding était en pourparlers en vue de réaliser un «investissement majeur» dans un chantier naval américain existant. Davie affirme que le gouvernement américain souhaite que l’entreprise soit présente dans le pays parce qu’elle est un « leader mondial» dans la construction de brise-glaces.
Cette évolution fait suite à l’annonce, plus tôt ce mois-ci, de la signature d’un pacte de collaboration pour la construction de brise-glaces polaires entre le Canada, les États-Unis et la Finlande dans le but de contrer les ambitions russes et chinoises dans le Grand Nord.
Le Pentagone a publié la semaine dernière une stratégie actualisée pour l’Arctique, mettant en garde contre la présence accrue de la Russie et de la Chine dans la région.
«Dans l’environnement géopolitique global, on comprend mieux que l’Arctique renouvelle son importance en tant que centre d’importance géopolitique», a expliqué Rob Huebert, professeur à l’Université de Calgary qui étudie la souveraineté et la sécurité dans l’Arctique.
M. Huebert a expliqué que la Russie disposait d’un «avantage significatif» en termes de nombre de brise-glaces à sa disposition, lui permettant de manœuvrer plus facilement dans l’Arctique par rapport aux États-Unis et à leurs alliés.