Pas de menace crédible le soir de la fusillade au Métropolis, dit un lieutenant

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne
Pas de menace crédible le soir de la fusillade au Métropolis, dit un lieutenant

MONTRÉAL — La police a déterminé qu’il y avait un faible niveau de danger à l’extérieur du Métropolis le soir des élections en 2012 lorsqu’un homme armé a tué par balle un éclairagiste, selon un lieutenant de la Sûreté du Québec à la retraite qui a aidé à superviser la sécurité.

Daniel Rondeau a témoigné vendredi dans le cadre du procès civil impliquant quatre techniciens de scène qui étaient présents le soir de la fusillade et qui poursuivent la Ville de Montréal et le procureur général du Québec pour un total de plus de 600 000 $.

Le soir des élections provinciales, le 4 septembre 2012, M. Rondeau était un lieutenant de la SQ supervisant la sécurité des dirigeants politiques et de leurs conjoints et conjointes et coordonnant les opérations à partir d’un centre de commandement.

M. Rondeau a déclaré au procès qu’il n’y avait aucune menace crédible sur les lieux du rassemblement de la victoire de la première ministre élue Pauline Marois et qu’aucun agent n’était donc positionné à l’extérieur de la salle de spectacle. Aucun agent n’était non plus avec le véhicule de Mme Marois à ce moment, a-t-il déclaré.

L’évaluation du niveau de danger était «faible», a témoigné M. Rondeau.

Les plaignants allèguent que la police n’en a pas fait assez pour évaluer les risques associés à l’événement et qu’il n’y avait pas de policier positionné devant la porte arrière du Métropolis ou dans d’autres zones clés. Ils disent avoir subi un stress post-traumatique et d’autres dommages psychologiques à cause de la fusillade.

Richard Henry Bain a été reconnu coupable en 2016 d’un chef de meurtre au deuxième degré et de trois chefs de tentative de meurtre pour la fusillade à l’extérieur du Métropolis tandis que Mme Marois prononçait un discours de victoire à l’intérieur.

Le technicien éclairagiste Denis Blanchette a été tué par balle lors de l’attaque, et un deuxième technicien, David Courage, a été blessé après avoir été touché par la même balle qui a tué son collègue. Les quatre techniciens de scène dans la poursuite sont des collègues des deux hommes.

M. Rondeau a dit avoir parlé à Frédéric Desgagnés, un sergent responsable de la sécurité de Mme Marois, et s’est dit satisfait du plan qui lui a été transmis par téléphone pour l’événement politique. M. Desgagnés devrait témoigner lundi.

Il a déclaré que le nombre de gardes du corps affectés à Mme Marois à l’intérieur de la salle avait été doublé à quatre et qu’il y avait des agents postés aux portes avant et arrière à l’intérieur du Métropolis. La sécurité organisant l’événement a également vérifié les sacs des personnes entrant dans la salle.

M. Rondeau a déclaré que la porte arrière était restée déverrouillée pour permettre aux techniciens d’aller et venir et à certains membres du parti de l’utiliser également. Il a déclaré que si la police avait reçu des menaces crédibles ou des renseignements sur une manifestation, par exemple, des agents auraient pu être déplacés pour monter la garde à l’extérieur. Aucun problème de ce type n’a été identifié, a-t-il déclaré au tribunal.

Le procès civil a entendu qu’au moins six menaces ont été proférées contre Mme Marois le jour de l’élection.

M. Rondeau a déclaré n’avoir appris l’existence de ces menaces qu’après l’attaque. Il a dit qu’elles avaient toutes fait l’objet d’une enquête, mais qu’aucune n’était spécifiquement liée à Bain. Il a fait part des informations à Mme Marois et sa famille après l’attaque.

M. Rondeau a soutenu que l’attaque de Bain était «indétectable» et «imprévisible».

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