SAINT-JEAN, T.-N.-L. — Une enquête sur un accident de pêche mortel survenu en 2020 au large de Terre-Neuve a incité le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) à demander au ministère fédéral des Pêches de modifier la façon dont il délivre ses permis de pêche commerciale.
Les responsables du BST ont expliqué mercredi à Saint-Jean, Terre-Neuve-et-Labrador, qu’ils aimeraient que le ministère, avant de délivrer un permis, s’assure que les navires de pêche commerciale canadiens aient une immatriculation «à jour et exacte» auprès de Transports Canada, comme le règlement l’exige.
Le BST affirme que son enquête sur le naufrage d’un bateau de pêche au crabe le 25 mai 2020, qui avait fait quatre morts, a révélé que plus de 4000 bateaux de pêche à Terre-Neuve-et-Labrador étaient enregistrés auprès du ministère fédéral des Pêches, mais pas immatriculés auprès de Transports Canada.
Selon la présidente du BST, Kathy Fox, le problème est régional — en Colombie-Britannique, par exemple, les pêcheurs ne peuvent obtenir un permis que s’ils peuvent prouver qu’ils sont effectivement inscrits auprès de Transports Canada.
Le crabier «Sarah Anne» n’a jamais été retrouvé et il n’y a eu aucun survivant après son naufrage dans la baie de Placentia, au large de l’île de Terre-Neuve. Mais les enquêteurs du BST ont conclu qu’il avait probablement chaviré soudainement, projetant les membres d’équipage à l’eau avant qu’ils ne puissent enfiler des gilets de sauvetage ou des combinaisons d’immersion, ni lancer un appel de détresse.
Mme Fox rappelle que le bateau n’était pas correctement immatriculé et que diverses caractéristiques de sécurité manquaient à bord. Elle a toutefois ajouté qu’il était impossible de dire si une immatriculation adéquate aurait changé quoi que ce soit ce jour-là.
