Procès de Coutts: les jurés posent une question sur la bombe artisanale

Bill Graveland, La Presse Canadienne
Procès de Coutts: les jurés posent une question sur la bombe artisanale

LETHBRIDGE, Alta. — Les jurés délibérant sur le sort de deux hommes accusés de complot en vue de commettre un meurtre lors du blocus de Coutts, en Alberta, sont revenus brièvement au tribunal jeudi pour interroger le juge au sujet d’une bombe artisanale.

L’un des accusés, Anthony Olienick, est accusé de possession de cette bombe artisanale.

Les jurés ont demandé si M. Olienick devait se souvenir de la possession de l’explosif pour être reconnu coupable de cette accusation ou si le simple fait qu’il avait la bombe sur sa propriété suffisait à le condamner.

«(La mémoire) n’a pas d’importance», a précisé le juge David Labrenz au jury. «Vous êtes toujours en possession (de la bombe artisanale).»

La défense a suggéré que la bombe artisanale, trouvée au domicile de M. Olienick, n’était pas destinée à un objectif funeste. Un ancien employeur de l’accusé a déclaré au tribunal qu’il se souvenait de celui-ci utilisant ce qu’il appelait des «pétards» pour faire exploser des pierres.

Les jurés de la Cour du Banc du Roi ont commencé mercredi soir à délibérer sur le sort de M. Olienick et de Chris Carbert.

Les délibérations se sont déroulées tard dans l’après-midi de jeudi et devaient se poursuivre jusque tard dans la soirée.

MM. Olienick et Carbert sont accusés de complot en vue de commettre un meurtre, une accusation passible d’une peine maximale d’emprisonnement à perpétuité.

Ils sont également accusés de méfaits d’une valeur de plus de 5000 $ et de possession d’une arme dans un dessein dangereux.

Les deux hommes ont été arrêtés après que la police a saisi des armes, des munitions et des gilets pare-balles lors d’une perquisition tôt le matin, lors du blocus en février 2022 ayant paralysé la circulation au poste frontalier canado-américain pendant deux semaines. Le blocus avait été tenu pour protester contre les mesures sanitaires et la vaccination obligatoire imposées par le gouvernement pendant la pandémie de la COVID-19.

La Couronne allègue que les deux hommes prévoyaient d’utiliser le blocus de Coutts comme tremplin d’une révolution et qu’ils étaient prêts à recourir à la violence contre la Gendarmerie royale du Canada.

L’avocat de M. Carbert a cependant déclaré au jury que même si son client était un homme «un peu fou» tombé dans une spirale de théories du complot, il n’y avait aucun complot visant à tuer des policiers.

L’avocat de M. Olienick a affirmé que le témoignage de son client avait été recueilli par trois policières infiltrées qui l’avaient trompé pour qu’il fasse des déclarations incriminantes.

Le juge Labrenz a indiqué aux jurés que deux conditions doivent être remplies pour reconnaître une personne coupable de complot. Les jurés doivent d’abord être convaincus de l’existence d’un complot dans lequel deux ou plusieurs personnes étaient de connivence pour commettre le crime.

Si tel est le cas, a-t-il ajouté, les jurés doivent ensuite être convaincus que MM. Olienick et Carbert faisaient partie de ce complot.

Le procès en est à sa huitième semaine.

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