Rentrée scolaire: malgré les pénuries de personnel, la CSQ lance un message d’espoir

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Rentrée scolaire: malgré les pénuries de personnel, la CSQ lance un message d’espoir

MONTRÉAL — Bien que la pénurie de personnel persiste dans le milieu de l’éducation, tant pour les enseignants que les professionnels et le personnel de soutien, le président de la CSQ, Éric Gingras, a voulu lancer un message d’espoir pour la rentrée, affirmant que la situation devrait s’améliorer petit à petit dans les prochaines années.

C’est grâce en partie aux 4000 aides à la classe qui ont été ajoutées pour épauler les enseignants, lors de la dernière négociation des conventions collectives, ainsi qu’aux mesures qui touchent la composition de la classe et l’amélioration des conditions de travail en général, a fait valoir la CSQ, à l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse de la rentrée scolaire, lundi.

Pour cette année, le président de la Centrale des syndicats du Québec, qui représente 125 000 travailleurs dans le milieu de l’éducation, s’attend à une année semblable à l’an passé pour ce qui est du manque de personnel.

Il a refusé de se lancer dans une guerre de chiffres avec le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui a affirmé la semaine dernière qu’il manquait encore 5700 enseignants. Il n’a pas voulu argumenter non plus quant au fait que les affectations de personnel, désormais réalisées plus tôt, étaient censées apaiser ce chaos de la rentrée scolaire.

«Il y a pénurie; il y a pénurie, pour tout le personnel et pour des années à venir encore.» Et ce sont les salariés en place qui devront, encore une fois, compenser le manque de personnel en se dévouant, a-t-il déploré.

Professionnels, employés de soutien

Aux côtés de M. Gingras, les présidents de ses trois fédérations ont renchéri quant à la pénurie de personnel.

Pour le personnel de soutien, ce sont par exemple 1380 postes d’éducatrice en milieu scolaire qu’il reste à combler, dont 144 postes de 35 heures/semaine et 185 postes entre 30 et 34 heures/semaine, a rapporté Éric Pronovost, président de cette fédération. Et il manque aussi de secrétaires d’école, d’ouvriers spécialisés et autres.

«Éducateurs, éducatrices spécialisés: la même chose. Il manque énormément de gens, 475 postes non comblés», a ajouté M. Pronovost.

«Le ministre présente les chiffres qui font son affaire» et ne met pas souvent ses tableaux à jour, a déploré Jacques Landry, président de la Fédération des professionnels. Selon lui, il resterait de 1500 à 2000 postes de professionnels à combler.

«C’est très difficile d’avoir des chiffres pour les professionnels. Les derniers chiffres qu’on avait datent de six mois et ils représentaient seulement trois corps d’emploi: psychoéducateurs, orthophonistes et psychologues. Et c’était 485 postes vacants. L’attrait du privé est important pour beaucoup de ces professionnels-là», a commenté M. Landry.

Le nouveau président de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Richard Bergevin, salue la bouffée d’air qu’apporteront les 4000 aides à la classe. Il compte bien veiller à ce que ceux-ci servent à ce à quoi ils sont censés servir, à savoir épauler les enseignants.

«L’implantation de la nouvelle convention collective, ça va être vraiment le mandat du début de notre année. 4000 nouveaux aides à la classe qui vont venir donner un coup de main aux enseignantes et aux enseignants dans leur classe, c’est important, cette implantation-là. Ça fait plusieurs années qu’on n’a pas vu une implantation de mesure qui peut changer la réalité des gens dans leur milieu. Mais il va falloir qu’on soit capable de respecter les critères qui ont été établis. Il va falloir les respecter si on veut être capable d’avoir des résultats qui sont concrets avant la fin de l’année», a conclu M. Bergevin.

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