Services frontaliers: les mesures de grève sont suspendues

La Presse Canadienne
Services frontaliers: les mesures de grève sont suspendues

Le syndicat des employés frontaliers canadiens a annoncé vendredi soir que le déclenchement de moyens de pression était suspendu et que la médiation avec l’employeur se poursuivrait jusqu’à mercredi.

Les plus de 9000 membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) qui travaillent pour l’Agence des services frontaliers du Canada avaient annoncé qu’ils déclencheraient une grève sur le coup de 16 h 00, vendredi, si le processus de médiation ne permettait pas d’arriver à un accord.

«On a mis sur pause tous les moyens de pression pour continuer les pourparlers et décrocher un bon contrat de travail pour nos membres», a déclaré Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC, par communiqué vendredi soir.

«Ces personnes assurent la sécurité de nos familles en veillant à la bonne circulation des marchandises et des gens qui entrent aux pays. Ce qu’elles veulent: des salaires justes, une retraite équitable et un meilleur climat de travail», a-t-elle indiqué.

Dans le même communiqué, Mark Weber, le président national du Syndicat des Douanes et de l’Immigration, qui fait partie de l’AFPC, a tenu à rappeler que les membres jouent un rôle essentiel en protégeant les frontières de plusieurs façons et qu’ils méritent «d’être traités avec respect et dignité, au même titre que leurs homologues des forces de l’ordre du pays».

Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a également réagi par communiqué vendredi, affirmant que le gouvernement du Canada était heureux que l’AFPC demeure à la table des négociations. «Jusqu’à maintenant, les discussions ont été productives et nous demeurons déterminés à conclure une entente qui soit équitable et raisonnable pour les membres du groupe Services frontaliers le plus rapidement possible», indique le communiqué.

Les deux parties sont en médiation depuis lundi.

Le syndicat affirme que les questions clés comprennent la parité salariale avec les autres organismes chargés de l’application des lois, le télétravail, les prestations de retraite et une protection renforcée sur le lieu de travail.

D’autres problèmes selon les membres incluent les prestations de retraite et les protections liées à la «discipline sévère».

Le syndicat s’inquiète également du fait que la technologie prenne le pas sur des tâches qui seraient autrement effectuées par des agents, comme avec les kiosques douaniers installés dans les aéroports canadiens. Il a également demandé que les modalités de travail à domicile soient inscrites dans la convention collective.

La présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, a déclaré jeudi à la Chambre des communes que le gouvernement était «résolu à conclure un accord équitable pour les employés et pour les contribuables canadiens».

Le syndicat s’engage à choisir une nouvelle date limite dans les prochains jours et affirme que ses membres pourraient exercer des moyens de pression si une entente n’est pas conclue à temps.

Le gouvernement soutient que 90 % des agents frontaliers de première ligne sont désignés comme essentiels, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas arrêter de travailler pendant une grève.

Mais les syndiqués pourraient recourir au zèle, une tactique selon laquelle les employés font leur travail exactement comme indiqué dans leurs contrats.

Des experts estiment que cela pourrait rendre chaque passage aux frontières plus long qu’à la normale et ainsi provoquer des perturbations massives de la circulation.

Une grève ne serait pas seulement un problème pour les touristes, mais aurait «un impact très important sur l’économie», a déclaré Ian Lee, professeur agrégé à l’école de commerce de l’Université Carleton, dans une entrevue la semaine dernière.

Les Manufacturiers et Exportateurs du Canada ont averti jeudi qu’une grève affecterait les «2,5 milliards $ par jour de marchandises qui traversent la frontière».

«Encore une fois, les entreprises seront prises en otage par un conflit de travail. Ces conflits affectant le transport de marchandises ne sont plus l’exception, mais la règle. Le gouvernement fédéral doit être proactif», a indiqué Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

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