Singh justifie son retrait de l’entente avec les libéraux en attaquant Poilievre

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne
Singh justifie son retrait de l’entente avec les libéraux en attaquant Poilievre

OTTAWA — Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a consacré son premier point de presse depuis son retrait de l’entente avec les libéraux à lancer des flèches aux conservateurs de Pierre Poilievre, mais a donné peu de détails sur les raisons qui l’ont poussé à briser son alliance avec le gouvernement.

M. Singh a voulu se poser, jeudi, en rempart contre «les coupures conservatrices de M. Poilievre».

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a laissé passer une journée entre son annonce et le moment de son point de presse, estime que les libéraux ne peuvent empêcher l’ascension au pouvoir de M. Poilievre.

«Mais nous pouvons ramener l’espoir. L’espoir que la classe moyenne puisse à nouveau s’épanouir», a-t-il fait valoir depuis Toronto.

M. Singh a dressé un portrait sombre de ce qui se produirait si les conservateurs de Pierre Poilievre prennent le pouvoir au terme des prochaines élections.

«Il va couper le financement en santé et vous devrez payer pour voir un médecin. (…) Il veut sacrifier l’avenir de nos enfants pour que les grandes pétrolières puissent faire plus d’argent. Et il va laisser les PDG s’enrichir sur le dos des travailleurs et de leurs familles», a-t-il dit.

Questionné à savoir ce qui a motivé sa décision de déchirer l’entente avec les libéraux, le chef néo-démocrate est resté évasif. Il s’est contenté de répéter que le gouvernement de Justin Trudeau favorise les intérêts des PDG aux dépens des Canadiens.

L’entente de soutien et de confiance du NPD avec les libéraux, qui devait durer jusqu’en juin 2025, assurait à Justin Trudeau l’appui du parti d’opposition dans tout vote de confiance susceptible de faire tomber le gouvernement minoritaire.

En échange, les libéraux promettaient d’accomplir une série de choses chères aux néo-démocrates, comme le lancement d’un programme d’assurance médicaments.

M. Singh n’a pas voulu dire comment les néo-démocrates entendent voter sur une éventuelle motion de censure que prévoient déposer les conservateurs. L’adoption d’une motion de censure signifie que le gouvernement a perdu la confiance de la Chambre et cela mène au déclenchement d’une campagne électorale.

Le chef du NPD a affirmé que chaque vote sera évalué au cas par cas en fonction de ce qui est dans le meilleur intérêt des Canadiens. «Je ne peux pas deviner quand une date d’élection va arriver», a-t-il offert comme réponse.

Pour le reste, il a contourné chaque question sur le sujet en soulignant que la fin de l’entente de soutien et de confiance augmente les probabilités d’une élection.

Plusieurs éléments de l’entente ont été mis en œuvre durant les plus de deux ans qu’aura duré l’entente, comme l’adoption d’une loi anti-briseurs de grève et la mise en place d’une assurance dentaire. D’autres points de l’entente n’ont pas mené à des réalisations.

Dans le cas de l’assurance médicaments, un projet de loi qui est à l’étude au Sénat se veut une première étape. Si elle est adoptée, la mesure législative doit permettre la couverture de contraceptifs et de médicaments utilisés pour traiter le diabète. Des négociations avec les provinces seront nécessaires.

«Si l’un des programmes ne va pas de l’avant, ce sera la faute de Justin Trudeau. (…) Si (les libéraux) échouent à livrer, nous finirons le travail lorsque je serai premier ministre», a dit M. Singh.

Les travaux de la Chambre des communes doivent reprendre le 16 septembre.

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