Sondage: appui fort au NB pour le bilinguisme et la Loi sur les langues officielles

Kevin Bissett, La Presse Canadienne
Sondage: appui fort au NB pour le bilinguisme et la Loi sur les langues officielles

FREDERICTON — Un nouveau sondage indique que 81 % des Néo-Brunswickois appuient la loi provinciale qui fait du français et de l’anglais les langues officielles de cette province — la seule au Canada.

Le sondage, dont les résultats ont été publiés lundi par la commissaire aux langues officielles de la province, a été mené en octobre auprès de 800 adultes. 

La commissaire Shirley MacLean estime que les résultats sont encourageants et révèlent que l’appui à la Loi sur les langues officielles de 1969 n’a pas changé depuis le dernier sondage commandé par son bureau, en 2009.

«Le soutien est presque unanime parmi les francophones du Nouveau-Brunswick, à 95 %, et près des trois quarts des anglophones du Nouveau-Brunswick appuient le bilinguisme, à 73 %», a indiqué Mme MacLean lors d’une conférence de presse à Fredericton. Elle souligne aussi que la loi bénéficie d’un appui dans toutes les régions de la province.

Le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue au Canada. Plus de 90 % des répondants ont indiqué qu’il était important d’avoir une formation en langue seconde dans les écoles du Nouveau-Brunswick et que les cours de langue seconde pour adultes devraient être accessibles gratuitement.

Mme MacLean rappelle toutefois qu’un mythe persiste au Nouveau-Brunswick selon lequel il existe une préférence pour les francophones ou les personnes bilingues en ce qui concerne les opportunités d’emploi au gouvernement. Or, bien qu’il existe des postes bilingues, a-t-elle précisé, la loi n’exige pas que tous les emplois du gouvernement soient pourvus par des personnes bilingues.

«Plus de 50 % des possibilités d’emploi annoncées par le gouvernement du Nouveau-Brunswick étaient classées comme unilingues anglophones», a-t-elle déclaré lundi. «Pourtant, le mythe selon lequel tous les emplois gouvernementaux sont bilingues persiste.»

Mme MacLean a annoncé qu’une campagne promotionnelle sera lancée au cours de la prochaine année pour accroître la sensibilisation aux droits linguistiques dans la province.

La semaine dernière, les députés de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick ont rejoint le Parti progressiste-conservateur du premier ministre Blaine Higgs. L’Alliance avait plaidé pour l’élimination des régies régionales de santé distinctes, en anglais et en français, et réclamé l’abolition du Commissariat aux langues officielles.

Lorsqu’on lui a demandé lundi de commenter la décision du gouvernement d’accueillir deux anciens membres de l’Alliance, Mme MacLean a déclaré qu’en tant qu’officier indépendant de l’Assemblée législative, elle ne pouvait pas faire de déclaration politique sur la question.

«Je crois que tous les politiciens, et en particulier les membres du gouvernement, ont la responsabilité de soutenir — ou devraient soutenir — les progrès vers une égalité réelle pour les deux communautés linguistiques», a-t-elle déclaré. «Ces droits sont enchâssés dans la Loi sur les langues officielles.»

Les résultats du sondage sont publiés après le dépôt, en février, d’un rapport sur l’enseignement de la langue seconde au Nouveau-Brunswick.

Selon ce rapport, rédigé par la juge de la Cour provinciale Yvette Finn et l’ancien sous-ministre de l’Éducation John McLaughlin, le Nouveau-Brunswick sera «une province bilingue de nom seulement» (…) «à moins que toute la population néo-brunswickoise ne développe un certain niveau de compréhension et de communication en anglais et en français».

Le rapport soulignait que bon nombre des défis et des frustrations exprimés par les deux communautés linguistiques de la province pouvaient être atténués si chaque Néo-Brunswickois développait une maîtrise des deux langues officielles.

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