HALIFAX — L’administration américaine de Joe Biden souhaite que le Canada l’imite en imposant des tarifs douaniers sur les véhicules électriques et leurs composants produits en Chine.
«Ce n’est pas aux États-Unis d’essayer de dicter (…) Le Canada prendra ses propres décisions, mais les États-Unis croient qu’un front uni pour une approche coordonnée sur ces questions profite à nous tous», a déclaré dimanche soir le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, lors d’un point de presse à Halifax.
M. Sullivan était de passage dans la capitale néo-écossaise pour prendre part quelques minutes plus tard à une réunion de travail avec le conseil des ministres de Justin Trudeau qui débute une retraite de trois jours pour préparer la prochaine session parlementaire.
Il a précisé qu’il entendait discuter de cela lors de la rencontre, non sans noter que la Commission européenne avait également décidé d’imposer ses propres nouveaux droits d’importation sur les véhicules électriques chinois, invoquant des subventions injustes visant à remplacer les véhicules plus chers fabriqués en Europe et en Amérique du Nord.
Les Américains estiment que ces «subventions massives» causent une concurrence déloyale et voient également des enjeux relatifs à «la sécurité des données liées aux infrastructures critiques et aux questions sous-jacentes de sécurité nationale» liés aux véhicules connectés et aux véhicules électriques.
À la fin juin, la vice-première ministre, Chrystia Freeland, avait annoncé le lancement d’un processus pour imposer de nouvelles taxes à l’importation sur les véhicules électriques fabriqués en Chine et avait accusé Pékin d’avoir «intentionnellement créé une surcapacité et une offre excédentaire». Son cabinet assurait au début du mois que le gouvernement «en dira plus à ce sujet prochainement».
Le chef conservateur Pierre Poilievre appelle pour sa part le gouvernement à suivre les Américains non sans affirmer que le premier ministre Justin Trudeau «met en péril des centaines de milliers d’emplois» dans les secteurs de l’acier, de l’aluminium, de l’exploitation minière, de la construction automobile.
Avant de répondre aux questions des journalistes, M. Sullivan a indiqué que la rencontre visera à discuter «de nos relations bilatérales, (…) de l’actualité mondiale, et aussi (…) des immenses changements qui se produisent sous nos pieds en matière de technologie, de transition vers les énergies propres, de géopolitique et de choses qui comptent pour les citoyens ordinaires aux États-Unis et au Canada».
La relation canado-américaine sera – en plus du logement et de l’abordabilité – l’un des thèmes importants de la retraite d’été du cabinet, comme ça a été le cas lors de celle de l’hiver en janvier dernier.
Les ministres rencontreront un panel d’experts pour discuter de la relation canado-américaine. Parmi eux, l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, et ses prédécesseurs David MacNaughton et Frank McKenna.
