MONTRÉAL — Le mouvement de grève s’étend dans les CPE, alors qu’un des grands syndicats affiliés à la FTQ annonce trois journées de grève en décembre.
Il s’agit du Syndicat québécois des employé(e)s de service, le SQEES, dont les membres débraieront les 4, 11 et 18 décembre. Il s’agira de journées complètes de grève.
Le mandat de grève, qui a été adopté à plus de 90 % par les membres, prévoit même une grève générale illimitée. Mais, pour le moment, seulement trois journées de grève ont été annoncées.
Le SQEES a des membres dans une quinzaine de Centres de la petite enfance.
Et les autres
De son côté, la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ, a déjà lancé sa grève le 11 novembre dans les services de garde en milieu familial et le 15 novembre dans les CPE. Cette grève de la FIPEQ prend la forme d’une ouverture plus tardive du service de garde, de semaine en semaine.
Quant à la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, elle a déjà son mandat de cinq jours de grève en poche, mais elle n’a pas encore annoncé quand ses membres allaient l’exercer. Elle dit se concentrer pour le moment sur les négociations avec le Conseil du trésor.
Les points en litige
Le litige avec Québec porte principalement sur les salaires, mais aussi sur le fardeau de tâches et sur la flexibilité attendue en matière d’organisation du travail.
Le salaire d’une éducatrice qualifiée est de 21,60 $ l’heure au premier échelon.
«Les offres salariales du mois de mai dernier, 12,7 % sur cinq ans, ne tiennent pas la route. Ce qui est sur la table présentement, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement de nos membres qui travaillent en CPE», a critiqué Sylvie Nelson, présidente du SQEES.
Le cabinet de la ministre Sonia LeBel a déjà indiqué que si l’ensemble des employés de l’État avaient obtenu 17,4 % d’augmentations salariales sur cinq ans, c’était en contrepartie de plus de flexibilité dans l’organisation du travail, de façon à offrir de meilleurs services à la population.
«Mercredi passé, à la table de négociation, nous avons demandé un nouveau dépôt pour les salaires. Malheureusement, rien n’a bougé. Sans mouvement patronal, le dialogue n’est plus possible. Avec les trois journées de grève à venir, nous espérons que nous allons être prises au sérieux et qu’une nouvelle offre sera sur la table», a justifié Mme Nelson, du SQEES.
Ces trois journées de grève pourraient bien n’être qu’un début. «Si rien n’est fait, au mois de janvier, nous intensifierons la fréquence des grèves», prévient Mme Nelson.
Le gouvernement du Québec, de son côté, veut ouvrir des milliers de places dans les services de garde, de façon à répondre à la demande. Il cherche donc à «optimiser» les ressources en place. Il est également confronté à une pénurie de travailleuses dans les services de garde.