Trudeau dénonce le nombre «si intense» de civils tués par Israël

Michel Saba, La Presse Canadienne
Trudeau dénonce le nombre «si intense» de civils tués par Israël

PARIS — À deux jours de l’anniversaire de l’attaque du Hamas contre Israël, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a dénoncé le nombre «si intense» de civils tués par Israël.

«Le coût de la sécurité d’Israël ne peut pas être la mort de civils de façon si intense», a déclaré M. Trudeau, samedi matin, lors d’une conférence de presse à Paris, dans le cadre du Sommet de la Francophonie.

M. Trudeau n’a pas élaboré ses reproches et a réitéré son appel à un cessez-le-feu pour permettre la protection des civils, et à ce que le droit international soit respecté.

«J’ai dénoncé plusieurs fois les actions d’Israël qui ont amené trop de morts de civils», s’est-il défendu lorsqu’une journaliste lui a demandé pourquoi depuis un an il n’a jamais condamné explicitement et uniquement les massacres perpétrés par Israël.

Il n’a pas répété cette phrase lorsqu’il lui a été demandé de dire les mêmes propos en anglais.

Le 7 octobre 2023, le Hamas lançait une attaque-surprise contre Israël, tuant 1200 Israéliens et prenant 250 personnes en otage. Depuis, Israël a détruit une grande partie de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. Plus de 41 000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui note que plus de la moitié des victimes étaient des femmes et des enfants.

Plus tard durant la conférence de presse, M. Trudeau a aussi contourné une question lui demandant tout simplement s’il condamne la décision d’Israël d’envahir le Liban.

L’État hébreu affirme qu’il mène une opération terrestre limitée contre des cibles du Hezbollah dans le sud de ce pays. Le mouvement armé, en signe de solidarité, avait lancé des roquettes vers le nord d’Israël immédiatement après l’attaque transfrontalière du Hamas du 7 octobre.

Or, Israël a en réalité mené une série de frappes aériennes massives en périphérie de Beyrouth, la capitale du Liban, dont une qui a interrompu les opérations au principal poste frontalier entre le Liban et la Syrie, un point de passage important pour les dizaines de milliers de personnes fuyant les bombardements.

Selon les responsables libanais, près de 1,2 million de personnes ont été déplacées de chez elles en raison des combats.

M. Trudeau a insisté sur le fait que les infrastructures civiles comme le port et l’aéroport de Beyrouth doivent être protégés pour permettre aux vols commerciaux et aux vols nolisés de quitter le pays.

À ses côtés la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a une fois de plus exhorté les Canadiens, les résidents permanents et les membres de leur famille immédiate à fuir le Liban.

Près de 25 000 Canadiens s’y trouveraient actuellement, selon Affaires mondiales Canada et 6000 auraient levé la main pour obtenir l’un des sièges réservés par le gouvernement sur des vols commerciaux entre Beyrouth et Istanbul. Toutefois, il en reste si bien qu’Ottawa en a offert à différents pays, dont les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et également à certains pays européens.

«Si l’on vous offre une place sur un vol, s’il vous plaît, prenez-le parce qu’on est inquiet pour vous et on veut vous aider», a dit Mme Joly.

Jusqu’à présent, le Canada a évacué un peu plus de 1000 personnes du Liban.

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