Trudeau déplore une «résurgence de la haine» envers les communautés 2SLGBTQIA+

La Presse Canadienne
Trudeau déplore une «résurgence de la haine» envers les communautés 2SLGBTQIA+

OTTAWA — Alors que le drapeau des Fiertés était hissé sur la colline du Parlement, lundi matin, Justin Trudeau a condamné ce qu’il a qualifié de «résurgence de la haine» envers les membres des communautés 2SLGBTQIA+ au Canada, en particulier les jeunes transgenres.

«L’année dernière, nous avons vu trop de gens, notamment certains politiciens, montrer qu’ils étaient prêts à cibler les jeunes trans vulnérables, à leur refuser la liberté d’obtenir des soins d’affirmation de genre qui leur sauveraient la vie — tout ça pour un gain politique à court terme», a indiqué le premier ministre, dans un discours soulignant le début de la «Saison de la Fierté» au Canada.

Les premiers ministres du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan ont apporté des changements à la manière dont les écoles devraient maintenant traiter les enfants qui veulent changer de prénom ou de pronom lorsqu’on s’adresse à eux en classe.

D’une manière générale, ces nouvelles directives exigent que les enseignants obtiennent le consentement des parents pour utiliser le prénom ou les pronoms préférés d’un élève de moins de 16 ans à l’école. Pour les élèves plus âgés, les parents doivent être informés de ces changements.

Le gouvernement de la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a proposé des changements similaires. Elle suggère aussi d’interdire les traitements médicaux d’affirmation de genre pour certains jeunes transgenres et d’assurer qu’il y ait des ligues sportives uniquement pour les joueuses «biologiquement féminines».

Les critiques affirment que ces politiques exposent les élèves transgenres et non binaires au risque d’une divulgation sans consentement, ce qui pourrait leur causer de graves préjudices.

Jordan Ames-Sinclair, responsable de la politique bispirituelle à l’Assemblée des Premières Nations, a déclaré lundi que l’homophobie et le racisme visant les Autochtones sont tous deux en hausse au Canada.

«Le début de la saison de la Fierté constitue une occasion festive. Cependant, je ne peux pas discuter du chemin parcouru en tant que communauté sans reconnaître les réalités vécues par tant de jeunes queers et (bispirituels) au Canada aujourd’hui.»

Jordan Ames-Sinclair a remercié les politiciens présents, tout en mettant en garde contre une autre réalité dans laquelle des leaders politiques sont engagés, «une politique rétrograde dont il est prouvé qu’elle nuit aux communautés 2SLGBTQIA+».

M. Trudeau a déclaré que lorsqu’il a été le tout premier premier ministre fédéral à participer aux défilés de la Fierté en 2016, des gens se demandaient si cette participation était pertinente. «Cet été, personne ne me posera cette question», a-t-il dit.

Le gouvernement fédéral a réservé 1,5 million $ dans son récent budget pour «Fierté Canada Pride» afin de couvrir l’augmentation des coûts de sécurité et d’assurance des événements de la Fierté, tout au long de l’été un peu partout au pays. Fierté Canada, qui représente les organisateurs de festivals locaux, avait reçu le même montant l’année dernière et l’a distribué à 50 organisations.

M. Trudeau a déploré qu’il faille encore assurer ce financement de «sécurité», qui nous rappelle «à quel point nous devons être vigilants».

Le sénateur René Cormier, coprésident du Caucus canadien de la Fierté au Parlement, a souligné lundi à Ottawa que plus de 60 pays dans le monde criminalisaient toujours l’homosexualité. Il a déclaré que le Canada se démarquait comme une lueur d’espoir pour plusieurs, malgré les défis qui existent toujours.

«Il est peut-être temps pour le Canada d’avoir un envoyé spécial pour faire progresser les droits humains des personnes 2SLGBTQIA+», a-t-il déclaré, sous les applaudissements de la petite foule rassemblée devant la tour de la Paix.

«À l’heure où les questions d’orientation sexuelle, d’identité de genre et d’expression de genre sont sous haute tension dans notre pays et ailleurs, en raison de la montée sans précédent de la haine envers les communautés 2SLGBTQIA+, nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons être là, parler et agir.»

«Comme le chantait le grand auteur-compositeur québécois Jean-Pierre Ferland, décédé récemment: ‘Une chance qu’on s’a / Une chance qu’on s’aime’.»

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires