Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que l’Ukraine devrait être autorisée à frapper profondément en Russie, malgré les menaces de Moscou, qui soutient que cela impliquerait directement le Canada et ses alliés de l’OTAN dans cette guerre.
Le président russe Vladimir Poutine a prévenu que l’Alliance atlantique s’engagerait directement dans cette guerre si elle permettait à l’Ukraine d’utiliser des armes offertes par l’Occident pour mener des frappes à longue portée en territoire russe.
Ses commentaires surviennent cinq semaines après que les forces ukrainiennes ont pris d’assaut la frontière dans la région russe de Koursk. Cette incursion a ainsi placé des parties du territoire russe sous occupation étrangère pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
M. Trudeau a déclaré vendredi que le Canada soutenait «pleinement l’utilisation par l’Ukraine d’armes à longue portée» pour empêcher les troupes russes de frapper les hôpitaux et les garderies.
Il a déclaré que l’Ukraine devait remporter la victoire dans sa lutte contre la Russie, sinon cette invasion encouragera d’autres grands pays à essayer d’absorber leurs voisins.
Washington a commencé en mai dernier à autoriser Kyiv à utiliser des armes américaines pour frapper en territoire russe, mais seulement pour des cibles proches de la frontière qui sont utilisées par Moscou pour attaquer la deuxième plus grande ville d’Ukraine, Kharkiv.
«Oui, nous appuyons pleinement que les Ukrainiens puissent frapper à l’intérieur de la Russie pour dégrader leurs capacités militaires de continuer à tuer des civils en Ukraine», a déclaré M. Trudeau aux journalistes lors d’une conférence de presse vendredi à Sainte-Anne-de-Bellevue, dans l’ouest de l’île de Montréal.
«Vladimir Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine, envahir une nation souveraine, un voisin, parce qu’il ne voulait pas que les Ukrainiens aient la liberté de choisir leur propre avenir. C’est complètement irresponsable, illégal et dangereux, et pas juste pour les Ukrainiens, mais pour tous les pays du monde si la loi internationale ne tient plus, a ajouté M. Trudeau.
«Si un pays avec une plus grande armée peut choisir de redessiner les lignes sur une carte à son propre gré, on n’est plus dans un monde de stabilité, de prospérité, d’opportunités: on serait dans un monde en guerre.»
