RIO DE JANEIRO — Le premier ministre Justin Trudeau et le président américain Joe Biden ont eu une rencontre bilatérale au sommet du G20 au Brésil, lundi, au cours de laquelle ils ont discuté de l’importance de la démocratie et de l’État de droit, «essentiels à la prospérité et au succès de l’Amérique du Nord».
Un communiqué de la Maison-Blanche indique que MM. Biden et Trudeau ont aussi discuté d’économie, de changement climatique, de migration et de défense, quelques semaines seulement avant l’entrée en fonction à Washington du président élu, Donald Trump.
Le communiqué indique que M. Biden «a souligné l’importance de l’investissement canadien dans la défense et de la modernisation du traité canado-américain du fleuve Columbia».
Le Canada subit une pression croissante de la part de ses alliés, et notamment les États-Unis, pour atteindre l’objectif de l’OTAN de consacrer 2 % de son PIB à la défense. Alors que tous les alliés ont accepté d’atteindre au moins cette cible, M. Trudeau a déclaré que le Canada ne l’atteindrait qu’en 2032.
La Maison-Blanche indique également que les deux dirigeants «ont convenu que le renforcement de la démocratie et de l’État de droit était essentiel à la prospérité et au succès de l’Amérique du Nord».
Cette rencontre bilatérale a eu lieu un jour après que l’Associated Press a rapporté que M. Biden avait autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles à longue portée fournis par les États-Unis pour frapper plus profondément en territoire russe.
À Ottawa, lundi, le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, a déclaré que M. Trudeau avait été clair sur le soutien du Canada à la demande de l’Ukraine d’utiliser des missiles américains pour des frappes en territoire russe. Il a ajouté que le Canada n’avait imposé aucune restriction géographique aux armes ou aux munitions envoyées en Ukraine.
«Nous pensons qu’il est important de soutenir les efforts de l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion illégale de la Russie, et que tout ce que nous avons pu faire pour aider l’Ukraine à se défendre contre cette invasion illégale nous rapprochera de la paix», a affirmé le ministre Blair.
Pauvreté et inclusion sociale
MM. Trudeau et Biden se sont rencontrés au sommet du G20 au Brésil, où le président Luiz Inácio Lula da Silva a fait de l’inclusion sociale et de la lutte contre la faim et la pauvreté le thème de la première séance de travail, lundi matin.
M. Trudeau a déclaré en matinée que l’égalité des sexes devait faire partie de toute solution pour résoudre la pauvreté et la faim dans le monde.
Les journalistes n’ont pas pu entendre les propos de M. Trudeau, mais, selon son cabinet, le premier ministre a discuté des efforts d’Ottawa pour non seulement financer les secours d’urgence, mais aussi pour s’attaquer aux causes profondes de la faim dans les systèmes alimentaires mondiaux, y compris la nécessité de réformer les institutions multilatérales et de financement du développement.
Selon son cabinet, M. Trudeau a souligné que le monde se trouve à un moment critique où l’instabilité et les inégalités mondiales sapent l’ordre international fondé sur des règles, tout comme les conflits armés conduisent aux déplacements et aux migrations.
Après cette séance de travail, le premier ministre canadien a rencontré ses homologues japonais, Shigeru Ishiba, et italienne, Giorgia Meloni. Il a eu aussi une rencontre bilatérale avec la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, pour la première fois depuis son entrée en fonction.
La fin de semaine dernière, M. Trudeau avait exprimé ses préoccupations concernant les niveaux élevés d’investissement chinois au Mexique à un moment où les États-Unis cherchent à lutter contre certaines des pratiques commerciales de Pékin.
Cette question constitue un obstacle potentiel au commerce pour les alliés nord-américains, étant donné que le Canada a imité les États-Unis et imposé des tarifs douaniers élevés sur les véhicules électriques chinois.
En marge de ce sommet du G20 à Rio de Janeiro, M. Trudeau devait également rencontrer lundi ses homologues espagnol, Pedro Sánchez, et britannique, Keir Starmer.