Tuerie en Nouvelle-Écosse: des agents de la GRC témoignent à l’enquête

Michael Tutton et Michael MacDonald, La Presse Canadienne
Tuerie en Nouvelle-Écosse: des agents de la GRC témoignent à l’enquête

HALIFAX — Les trois premiers agents de la GRC qui ont répondu à la fusillade de masse de 2020 en Nouvelle-Écosse ont témoigné lundi qu’ils doutaient initialement que le tueur se trouvait dans un véhicule marqué de la GRC, même si un répartiteur avait relayé cette information en s’appuyant sur deux appels au 911.

L’agent Stuart Beselt, qui était chef d’équipe ce soir-là, a déclaré à l’enquête qu’alors que les trois agents se rendaient à toute vitesse sur les lieux de la première fusillade dans la campagne de Portapique, en Nouvelle-Écosse, ils devaient garder l’esprit ouvert sur ce qu’on leur disait.

M. Beselt a confié qu’il n’aurait jamais pu imaginer que le véhicule du suspect était une réplique exacte d’un véhicule de police de la GRC entièrement marqué, avec des lumières de secours et des décalcomanies réfléchissantes.

L’agent Aaron Patton et lui ont déclaré à l’enquête que si les trois agents avaient croisé le véhicule dans l’enclave sombre à l’ouest de Truro, en Nouvelle-Écosse, ils auraient probablement hésité à ouvrir le feu, ce qui en aurait fait des cibles faciles pour le tireur.

De plus, l’enquête a appris que les trois agents craignaient que la description du véhicule n’ait été trompeuse, car des plaintes exagérées à la police sont souvent déposées par des personnes atteintes de maladie mentale.

MM. Beselt et Patton ont offert leur témoignage lundi, tout comme l’agent Adam Merchant, en tant que membres d’un panel de témoins, répondant aux questions de l’avocat enquêteur Roger Burrill.

Leur témoignage a représenté la première fois que l’enquête a entendu quelqu’un directement impliqué dans la pire fusillade de masse de l’histoire canadienne moderne.

Les avocats de certaines des familles des victimes ont déclaré qu’ils craignaient que les règles de l’enquête ne limitent leur capacité à interroger directement les policiers et les autres témoins. Les trois commissaires de l’enquête ont dit que les avocats participants doivent demander la permission avant de pouvoir contre-interroger les témoins, une règle inhabituelle pour les enquêtes publiques.

Dans des déclarations précédentes, les trois agents ont confirmé que quelques minutes après leur arrivée à Portapique, à 22h25, le 18 avril 2020, ils ont enfilé un gilet pare-balles, se sont armés de carabines semi-automatiques et se sont rapidement installés dans le quartier où un suspect était en train de tuer par balle 13 personnes et d’incendier plusieurs maisons.

Le tueur s’est échappé dans la réplique de la voiture de police dans les 20 minutes suivant l’arrivée des trois agents, qui ont été rejoints par un quatrième policier qui montait la garde devant ce qu’ils pensaient être la seule entrée du lotissement boisé.

Le tireur a emprunté un chemin de terre peu fréquenté pour rejoindre la route principale. Il a passé la nuit dans son véhicule, qu’il a garé derrière un atelier de soudure à Debert, en Nouvelle-Écosse, environ 24 kilomètres plus loin.

Le lendemain, il a repris son saccage, tuant neuf autres personnes dans le nord et le centre de la Nouvelle-Écosse avant d’être abattu par un agent de la GRC alors qu’il tentait de faire le plein d’un véhicule volé dans une station-service au nord de Halifax.

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