Un an de détention à domicile pour l’automobiliste qui a tué la fillette ukrainienne

La Presse Canadienne
Un an de détention à domicile pour l’automobiliste qui a tué la fillette ukrainienne

MONTRÉAL — L’automobiliste qui avait heurté et tué une petite réfugiée ukrainienne de sept ans à Montréal en 2022 a été condamné à 12 mois de détention à domicile.

Juan Manuel Becerra Garcia s’est encore une fois excusé auprès de la famille de la fillette, mercredi, après sa condamnation. Il avait plaidé coupable le 9 mai dernier à une accusation de délit de fuite mortel.

Mariia Legenkovska se rendait à l’école à pied avec son frère et sa sœur, le 13 décembre 2022, dans le quartier Centre-Sud, lorsque le VUS Jeep Grand Cherokee conduit par M. Becerra Garcia l’a frappée.

Le conducteur a quitté les lieux sans s’arrêter, mais il s’est rendu à la police plus tard dans la journée.

La défense et l’accusation avaient proposé conjointement une peine de 12 mois de détention, convenant que M. Becerra Garcia n’avait pas conduit de manière dangereuse et n’avait pas vu la fillette à cause du soleil aveuglant.

L’avocat de la défense, Eric Coulombe, a déclaré mercredi que même si son client n’avait pas réalisé qu’il avait heurté la fillette, il a reconnu qu’il était coupable d’«aveuglement volontaire» pour ne pas s’être arrêté après avoir soupçonné que son VUS avait pu frapper quelque chose.

«Le message à passer à la population, c’est: lorsqu’on frappe quelque chose sans savoir nécessairement ce que c’est, surtout en région urbaine, et bien il faut s’arrêter, a dit l’avocat. Il faut sortir de son véhicule et il faut voir d’où provient ce »bang» là.»

«Dans ce cas, si c’est plutôt sur l’aveuglement volontaire qu’il y a eu un plaidoyer, parce qu’il ne savait pas qu’il avait frappé la petite fille et aujourd’hui, c’est le plus gros regret qu’il a: il s’en veut de ne pas l’avoir vue, mais le soleil l’aveuglait malheureusement.»

Me Coulombe a rappelé que M. Becerra Garcia avait commencé à se poser des questions lorsqu’il a entendu parler aux nouvelles d’un délit de fuite à Montréal, où il était passé plus tôt ce jour-là. Il s’est alors rendu à la police de Longueuil, même si les enquêteurs recherchaient un véhicule d’une autre couleur.

L’avocat a estimé que la peine d’un an de détention à domicile était dissuasive dans ce cas précis, en rappelant que l’accusé «avait vécu l’appareil judiciaire depuis plus d’un an et demi».

La procureure au dossier, Sylvie Dulude, a précisé aux journalistes mercredi que la mère de la fillette, qui était absente mercredi, voulait surtout entendre l’accusé reconnaître ses torts. «On lui souhaite sincèrement de pouvoir vivre son deuil.»

Quant à la peine avec sursis, Me Dulude a rappelé que l’accusé n’avait aucun antécédent judiciaire et qu’outre l’infraction de ne pas être resté sur les lieux de l’accident, il n’avait pas commis d’autres crimes.

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